dimanche 29 décembre 2013

VIII - HACKE ME - Pschü


Et plus rencontrée nulle part...

Il était petit et ses yeux savaient inspecter tout ce qui se trouvait devant lui. vantard, voleur, menteur, il avait l'œil pour subtiliser les âmes de qui que ce soit. il savait faire montre de vire, volte et voltages en tous sens et en toutes circonstances afin d'effleurer ses proies, les faire mûrir, les cueillir comme des jeunes pousses insensées afin de profiter sans aucune sensiblerie de ce qu'il guignait. Il avait l'œil pour comprendre assez vite à qui il avait affaire et même desservit par une stature commune et sans postiches, il plumait tout un chacun et sa chacune, œil pour œil, dent pour dent, point n'en faut de trop blanc. Grâce à l'acquisition d'un savoir faire transmis de père en bâtard ou de qui que ce soit qui avait pu être volé dans un monde ou un autre, il avait des compétences multiples en relations humanoïdes et savait transgresser ce qui devait l'être au moment opportun avec toutes les races. Ainsi se glissait il dans les portefeuilles des hommes et des femmes s'il le fallait, bimétalliste et fondeur à la fois - même si rares étaient les lits dans la configuration des lieux ou ils vivaient - il était très au fait de toutes les manigances visant à négocier un contrat, et de ce qu'il fallait faire au lit, dusse-il ne pas exister.

Ainsi l'eût il regrettée : il vadrouillait depuis si longtemps dans la graisse, la suie et d'autres mondes qu'il n'avait pas pensé qu'elle l'aurait quitté si vite. Elle l'avait surpris suffisamment pour qu'il eût envie d'elle mais pas assez pour qu'il reconnaisse qu'elle ne se contenterait pas de stagner où il s'était contenté de faire son trou. Cela était bien avant aujourd'hui. Des lustres temps derrière eux. Ce jour là, Il l'avait alors utilisée avec satisfaction et sans que ce soit toujours comme cela, il avait compris trop tard qu'elle ne lui pardonnerait pas et que ce qu'il avait fait ne pouvait l'être de personne. Il l'avait tournée et plaquée avec rudesse contre une plaque de métal poisseuse et coupante qui servait de banque pour toutes les transactions, et s'était dédommagé d'une obscure journée, en lui écartant les jambes avec un de ses genoux, l'avait maintenue prisonnière sous lui  et s'appuyant sur son dos de tout son poids, avait relevé sa jupe et fait glisser le tissu sur une toison sèche, soulevé les hanches puis brutalement lui avait enfoncé le cuirassé profondément en s'accrochant à ses épaules et en la baisant aussi salement qu'on puisse le faire : de force. Ensuite, il ouvrit le challenge à tout son groupe de commis. 

Elle leva la tête vers le ciel gris foncé, des bandes de bleu passantes lui rappelèrent son désintérêt soudain pour Will. Elle avait mal dans le ventre mais fit taire la douleur qu'elle arriva à faire monter plus haut dans le corps pour ne pas être foudroyée de haine et de douleur. Légèrement, elle se dissocia de son corps. Devant elle, un mur d'un beau gris foncé avec très peu de bleu, pétrole, s'effaça et laissa le ciel sublime de l'obstination à ne plus sentir disparaître. Elle vit ondoyer le grand œuvre du vent dans tous ces déplacements.

Elle n'arriva que partiellement à déambuler ailleurs, alla se coucher à plat ventre à même le sol, et dissimula cet événement en devenant assommante pour l'entourage qui était le sien et ne fit plus que décliner lentement faute de ne pouvoir se confier à personne. Après cela, elle fit barrage à presque tout ceux qu'elle rencontra ensuite.

Au bord du précipice, imbibé de cette mésaventure, elle se jura que personne ne pourrait plus l'atteindre sans même le remarquer. Les souvenirs sexuels étaient parfaitement perturbants. Elle avait bien essayé de les détruire, utilisé des armes de poing, caressé des idées extrêmes et systématiques, mais une préférence s'était exprimée : ne plus compter que sur elle.


vendredi 15 novembre 2013

VII. Hacke Me - WILL

Toujours couchée sur le flan, le bras et épaule n'étaient plus raccordés. Ses yeux s’ouvrirent sur une ancienne réalité. Elle voyait mal son visage. Maintenue sur un étal de fer, la pièce exiguë ne lui permettait pas de distinguer ce qui se profilait. Son corps était camouflé sous une cape foncée, ses mains étaient hantées d'un violent ressentiment. Elle vit ce qui s'était passé autrefois entre eux qui l'étreignit douloureusement. 

Elle avait passé l’arme à gauche sous une colère gigantesque. Il avait eu tellement peur et n’avait pas compris ce qu’elle ressentait car il n’avait plus aucune autre vision que celle de la trahison. Le corps allongé sur une couche très mince, dans une ambiance noire et feutrée, son corps s’élança vers l’arrière sous le tranché de sa gorge. C’est à ce moment précis qu’il vit tout son amour dans ses yeux et qu’il comprit sa méprise. Il s’effondrât.

Le désir de vivre la ranima. Coincée sous la tôle et toujours dans le noir elle essaya de se souvenir du principe de contrôle des métaux. La reliance avec les fils n’avait jamais été aisée et toujours effectuée sous surveillance mais elle était seule. Le fil bleu devait être emprunté mais en même temps il ne fallait pas non plus mettre de côté l’urgence de la quantité subtile pour que les fils ne cèdent pas sous la chaleur en emportant le reste de son corps qui aurait pu se consumer de lui même voire basculer dans un autre univers. Il ne le fallait pas. Éviter de tomber sur une marchandise suspecte et se procurer du platine à tout prix. Toute la pyramide centrale était infectée. Elle devait rendre visite à Will.

Une main se tendait vers Elle. Mais la fenêtre était floue et elle hésita. La transparence claire de la fente faisait penser à une fontaine. La circulation de l’eau était suspendue mais continuait à tourner imperceptiblement. Vorticity, Le fil bleu, Le fil Bleu se répéta-t-elle. N’oublie pas le fil bleu. A nouveau la noirceur plongea à l’intérieur de tout son corps. Elle perdit le fil de ses pensées qui s’éteignirent à nouveau dans l'inconscience.

lundi 11 novembre 2013

VI - Hacke ME - Whispers

Pas prendre,
Ni Donner,
Recevoir, lui murmura t-il dans les yeux

V. Hacke Me - I'm Sorry

I don't have Boss
Nothing is against you
I do not choose
It's Not Easy
Something is going in me
And I Give
What I am
I'm Nothing
I did not want to hurt you
Maybe Something Should Emerge
Everything is ok to reach your authenticity
I know it hurts
I don't have choice
I'm not Comfortable
I'm sure you know
You have my gratitude
With you it's open
This Jerk
It's the Light
And I love this Light
Your eyes will get used
Do not be so angry, Please

samedi 2 novembre 2013

IV. HACKE ME - VULNÉRABILITÉS


 Sa jambe droite avait reçu un choc au niveau de la cheville qu’il avait eue fêlée à minima. Jambe gauche affaiblie par le poids de l’autre qu’il avait négligée. Le trajet longeait le petit doigt du pied s’élançant d’abord du talon et l’appui était porté moins facilement qu’auparavant. Son genou avait lui aussi reçu un impact léger mais qui affaiblissait sa démarche.

Son corps arborait une aube dorée tellement intense que cela touchait au point de presque faire pleurer : il véhiculait une énergie très puissante, elle sut qu’il ne pouvait l’ignorer sans savoir à quel point. Cette vibration déployait des secousses très profondes et cela permettait un changement interne déstabilisant. Ce souffle coloré lui permettait d’établir des connexions fines et particulières. Les courbes et les plis dans les tons or principalement s’ouvraient les uns sur les autres et semblaient séparés du corps mais les fils venaient s’enfiler en interne dans la tête, tout autour de laquelle des capacités à comprendre rapidement l’avaient toujours aidé.

Son humeur produisait des sons. Dans tous les cas ses mains guérissaient autant que sa présence. Il voyait évidement à travers les corps mais encore un peu plus loin, et cela ne le passionnait pas encore vraiment. Derrière son oreille droite une petite plaque rouge en croissant de lune et une résolution de traumatisme essayait de s’échapper, ce qu’il n’avait pas encore compris. Cela occasionnait des troubles qui l’inquiétaient. Ces troubles semblaient mineurs mais ils ne l’étaient pas. N’ignore pas les symptômes, il faut y faire face lui lança t-elle.

L’impact derrière l’oreille droite contournait la base de la nuque jusqu’à 5 centimètres près de l’autre oreille. Ses yeux n’avaient pas une vision semblable. L’œil droit éclairait moins bien en interne, une membrane avait été malmenée et quelques menus fils étaient déchirés de l’intérieur. Cela lui occasionnait des secousses dans la nuit. Il avait toujours crû qu’il n’y pouvait plus rien.

Très probablement l’omoplate gauche avait reçu un coup, une secousse ou peut-être une poussée violente. Le corps dans son ensemble était déstabilisé bien qu’il paraisse tout à fait ancré. Il ignorait donc les symptômes pourtant à l’intérieur du ventre  quelques doigts après l’appendice un cercle un peu sombre s’était ouvert. Il le savait déjà. Une multitudes de fils qui devaient redescendre le long de la jambe jusqu’à la cheville étaient interrompus.

Au dessus de sa tête un vert assez pur, opaque et très coloré jouxtait une bande de rose tellement intense qu’il en était presque fushia et petit à petit d’autres nuances se découvraient comme un bleu saphir, des lignes rouges et de l’or blanc mêlé de fils d’argent. L’ensemble était brûlant et indescriptiblement beau. Elle fut touchée et émue. Une traînée noire surplombait aussi le poumon gauche mais n’était pas encore entrée dans son corps : il pouvait faire quelque chose mais pour cela il lui faudrait accepter que se dénoue dans la gorge ce dont il ne parlait pas.

III. Hacke Me - Komme, Komme, Komme

Komme, Komme, Komme insuffla t-elle doucement dans le creux de sa nuque en glissant sous l'oreille droite jusqu'à la base du menton.

vendredi 1 novembre 2013

II. Hacke Me - Backdoor

Elle ne se réveilla pas à l'endroit attendu. Tout d'abord exploiter le terrain. Observer. Son sommeil avait été lourd et elle s'était mal réveillée, le corps endolori et la tête embrumée. Elle eût l'impression de perdre connaissance. Quelque chose ne s'était pas déroulé comme prévu. Évidement, il lui avait laissé accès à des données et se demanda quel était son but car il ne se pouvait qu'il n'agisse sans attention dirigée. Elle avait vu le corps à ses côté même si elle ne distinguait pas s'il s'agissait d'une femme, d'un enfant ou d'un homme. Il avait perdu quelqu'un et lui avait laissé entrevoir ce qui s'était produit. En revanche, il avait bel et bien soudé les accès sensibles, qu'il ne laissait visibles en aucun cas. Une odeur de pluie et de terre lui vint. Elle ne sut pas à qui cela appartenait. Elle était encore sonnée par le voyage et son bras ne donnait plus aucun signe de sensation. Elle réalisa tout à coup qu'elle était dans le noir. C'est ce qu'elle crû un moment pour réaliser ensuite que ses yeux ne laissaient plus passer les images. Elle frissonna. Il s'agissait de laisser quelques ouvertures pour plus tard. Son bras pendait de plus en plus et sa mâchoire commençait à fourmiller. Elle se rappela une vague incantation mais ne s'y attarda pas. Elle était plaquée au sol pour changer et paniqua quelques secondes. Peur, Angoisse, Insécurité. Action se dit-elle mais elle ne pouvait se relever.

Elle se souvint du journal. Le journal qui devait la soutenir. Mais elle ne le retrouva pas dans son esprit. Curieusement lui revenait les informations données par l'homme. Il l'avait regardée sans aucune intention. Du moins c'est ce qu'il projeté. Cependant, un détail dont elle ne se souvenait pas l'avait étonnée : la brûlure dans les yeux n'était pas anodine. Seuls quelques uns pouvaient. La logique des réseaux avait tout enregistré mais ils n'avaient pas pu se saisir de l'essentiel. Ils avaient essayés de vendre des promesses de profit pour extraire ses informations de tous ceux qui étaient recensés mais personne n'avait saisi l'opportunité. Elle se demanda pourquoi sa jambe gauche lui faisait si mal. L'homme avait dû se péter la cheville dans l'accident, elle avait hérité des symptômes. Lentement la douleur remontait, son corps se réveilla très légérement mais il n'était plus en aussi bon état que dans l'avion. 

Plus le sabre est aiguisé plus l'approche sera fine se dit-elle. Elle cacha les portes pour pouvoir les faire réapparaître à coup sûr, plus tard.

Elle ne savait plus à quoi se raccrocher. Elle était à terre mais condensa tout ses efforts pour se relever. Quelque chose appuyait sur son dos. Elle recommença plusieurs fois. Un souvenir vague d'avoir reçu un coup entre la tête et l'épaule. 

Elle vit une plantation de manguiers sous un soleil doré, sur sa lèvre inférieure roula lentement une goutte de rosée, un froid vif lui transperça l'épaule et elle se souvint de lui.





jeudi 31 octobre 2013

I. Hacke Me - Flux

Elle tourna et retourna son bras dans tous les sens avant de trouver la panne. Le cuivre devenait chaud et elle n'avait plus beaucoup de temps avant de pouvoir sortir de la soute. Dehors elle ne savait pas ce qui l'attendait. Elle aurait peut-être dû avertir les autres de son escapade mais elle savait qu'elle aurait aussi pu être découverte et que plusieurs d'entre eux auraient pu le regretter jusqu'à trépas. Le projet définitif n'aurait pas lieu car elle avait transformé les flux énergétiques de tous les passagers de l'avion. Ainsi ils n'atterriraient pas où ils croyaient pouvoir passer quelques jours de vacances mais dans le centre névralgique qui lui permettrait de trouver le matériel technique pour pouvoir réparer ce bras dont elle avait tant besoin. Elle avait glissé plusieurs paires de lunettes dans son sac qui lui permettait d'empêcher les passants de lire ses pensées ou de comprendre qui elle était vraiment. Le matériel qu'elle recherchait était une combinaison de nouvelles données que presque personne ne maîtrisait. Elle savait qu'il lui faudrait passer à travers plusieurs grillages qui protégeaient l'institut de recherche et elle avait déjà un plan combiné à un autre multiplié par 25 possibilités. C'est tout ce qu'elle avait pu faire. Elle avait l'habitude de leurs yeux étonnés d'avoir eu si peu de clairvoyance vis à vis d'elle car son mode de connexion avec autrui était particulier et elle ne laissait jamais quiconque voir ce qui pouvait vivre dans ses circuits. Bien sûr il avait fallu se faire admettre par la catégorie des techniciens mais elle n'avait rien fait pour. Quand ils avaient découvert de quoi elle était capable elle s'était enfuie puis avait rencontré les autres. La fuite : toujours devant et derrière elle. Son bras avait commencé à se décrocher de son corps aussi sa respiration se fit plus saccagée. Elle rampa dans le couloir et dû se décrocher d'un panneau d'aluminium qui commençait à se teinter de bleu. Elle n'eût plus le choix et se glissa en douceur dans le corps d'un jeune homme dont les connexions étaient encore soudées lorsqu'elle se rendit compte qu'elle avait complétement oublié sa caisse à outil dans la soute. Mais il était trop tard. L'avion se mit à trembler. Un frelon incorporé  parmi les passagers pour dépister les odeurs tourna autour du jeune homme mais il ne resta pas trop longtemps - pas assez pour alerter qui que ce soit. Elle pensa tout à coup à la sombre plaine qu'elle avait regardé dans ses moindres détails. Où tous étaient morts brûlés. Mais le corps du jeune homme s'agita et il se mit à tousser bruyamment. Une des tulipes rouges accrochée sur la paroi au dessous de la fenêtre de données sourit et commença à chanter. Elle était presque dévoilée. Elle profita d'une seconde d'arrêt temporel pour reculer d'un temps et retourna chercher le matos. Son bras ne tenait plus qu'à un fil. Elle se laissa guider comme il lui avait été demandé même si elle avait de la peine à laisser cette énergie s'emparer d'elle. Sans doute une autre vie. Elle s'assit sans rien dire sur un des sièges et tourna la tête vers l'homme. Son regard la brûla. Elle ressenti quelque chose dans la structure énergétique de ses corps et dû glisser ailleurs car l'alarme sonnait. Temple de Louxor entendit-elle doucement.

samedi 19 octobre 2013

Maintenant

Le gamin sonna à la porte de l'immeuble.
- C'est Qui ?
- C'est personne !
 
Je n'avais pas crû l'hiver lorsqu'il m'avait soufflé de partir. Je restais donc. Je n'avais pas su voir l'anesthésie - je n'avais pas eu ce vent frais qui découvre quelque chose de réel - rien du tout - je ne sentais plus rien. Je crû l'avoir décidé. Me le fit croire. Car à force de, il n'y avait plus aucune alternative que celle de ne plus sentir.

Pourtant je me mis à avoir des bulles dans la nuque et envie de pleurer. Je repensais à l'asphyxie. Il était étrange que tout à coup je me réveille après des nuits sombres à fermer tout, à veiller. Je n'avais pas de pluie sous la main et il ne me resta plus qu'à accepter ce qui se produisait. Donc avec peur, je le refusais. Je fermais les fenêtres, je fermais les yeux, je fermais tout le reste.

Sans annonce la délicatesse vint sous les couches les plus fines, l'eau présente ne jaillissait pas des yeux, l'épaisseur contenue dans la poitrine se rompit et me laissa quelque peu ouverte. Je donnais des coups de pieds dans les marrons qui volèrent ça et là, et encore entre les feuilles. Quelque chose filtrait, encore différemment de ce que je connaissais, encore de la peur, encore un passage, cela s'ouvrait. La traversée se fit lente puis présente à chaque instant.


Et une autre nouvelle fois, je contactais l'imprévisible.
Petit à petit plus librement.
 

lundi 14 octobre 2013

Renversez-Moi

Prenez du lait : un litre environ * 10 à 12 cuillerées à soupe de  sucre * Laissez le four à sa place * 10 œufs * 2 moules un plus grand un plus petit le plus petit devant entrer dans le deuxième *Fouettez ou battez les œufs avec le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse mais ne pensez pas à autre chose sinon le mélange risque une overdose de bulles et ne rentrera plus dans le plat* Puis Lait. *Allumez le four pendant - avant - ou après - chacun fait ce qui lui plaît - Caramel devra tapisser le moule (pas obligatoirement conçu car transformation du sucre complexe) *puis de l'eau dans le plat le plus grand * le plus petit dans le grand * ou ramequins ce qui ne serait pas plus mal * cuisson : autant que vous voulez jusqu'à planter une pique à brochette chacun son truc qui doit ressortir sèche. 
Puis à chaud (ne prenez que le plus petit moule bien sûr) :
Renversez-Moi.


jeudi 10 octobre 2013

IX. HACKE ME - Ainsi se trouvait-il pendu, + 0,24%

Son désir de maîtrise l'avait amené à rechercher la pointe de l'excellence dans tout ce qu'il entreprenait. Il avait aimé une grande partie de sa vie en calquant sa vie de chercheur avec son anxiété constante qui l'amenait à développer une curiosité hors norme. Tendu comme un arc dans les circonstances de vie les plus simples, s'il se rassemblait dans son corps et acceptait les désagréments passagers provoqués par une vie proche de celle d'un marin qui naviguait de mers en eaux, il savait avoir déjà accompli dans l'instant un grand nombre de faits d'armes non négligeables et était confondu de voir que cela ne valait déjà presque plus rien au regard de ce qui l'habitait dans le moment présent.

Habitué à la reconnaissance de ses pairs, la fluctuation des vents dans la vie ne lui faisait pas peur exactement mais tourmentait ses certitudes. Ainsi se trouvait-il suspendu.

Le Château Montrose n'était pas exactement sa tasse de thé, aussi ouvrit-il une bouteille de Taketsuru à l'honneur pour exploiter un plein potentiel sur ces expérimentations multiples. Il se dévêtit pour enfiler juste un jean souple et une veste blanche et confortable, débrancha son portable, s'installa derrière l'écran pour prospecter sur les idées et les nouveautés dans l'air du temps de cette soirée. 

Il tourna ensuite lentement la tête car l'air bruissait élégamment et la vit foncer sur lui, ne reconnu pas tout de suite qui elle était,  vit ses couleurs tournoyer et se mêler les unes aux autres, puis elle déploya ses ailes et se posa sur sa droite du côté de toutes ses certitudes enchâssées  et avança ensuite d'un pas devant lui sur le plancher clair. Médusé par sa prestance et sa proximité, il retint son souffle, et regarda l'oiseau de proie dans les yeux pendant plusieurs minutes sans que rien n'entrave leur connexion.

Le changement s'opéra lentement, tel qu'il le laissa entrer en lui, et le bouleversa pour quelques temps si bien qu'il ne se reconnut plus tellement, et nombre de ses intérêts changèrent rapidement. L'adéquation avec son milieu ne se fit pas aisément, car il se mit à saisir le présent comme il ne l'avait jamais encore prit, ainsi dépendu.
 

mardi 8 octobre 2013

X. HACKE ME - Retombées, -0,82%

La seule et unique façon avait-elle crû était de partir. S'éloigner de tout. Comme Cela, l'air de tout.

Elle alluma un clope sous la douche et écarta le rideau, jeta les cendres au sol et pencha la tête en arrière, encore un peu d'eau chaude, descendit et marcha sur les tomettes rouges jusqu'à la cuisine, reprit une cigarette et l'alluma avec l'autre, mangea des nouilles, huile d'olive, ail et poivre, en alternant avec le paquet de clope entier, ce qui lui prit pas mal de temps, trouva que ce n'était pas classe, ne voulu plus regarder personne, jeta un vague coup d'œil à Brautigan* qui trainait sur la table laissa le monde parler et dire ce qu'il voulait sans réagir, ne voulu même pas dire pour se défendre de quoi que ce soit, entendit une petite voix lui murmurer avant de se jeter sur le lit et d'enfouir sa tête dans les bras et les draps, "tu as perdu ton enfant", ainsi les larmes ne la quittèrent pas, tout le monde se détourna, sans savoir tandis qu'elle retournait en-elle même d'où personne ne la vit jamais, sauf bien sûr Brautigan*, qui avait écrit retombée de sombrero exprès pour qu'elle se sorte de cette mauvaise passe.

*retombée de sombrero traduit de l'américain par Robert Pépin

XI. HACKE ME - L'ÉTREINTE

Sous la lampe l'éclairage se fit plus insistant.
Il la regarda en se demandant si toutefois il n'aurait pas dû...
Puis chassa l'idée de son esprit. 
Il ne franchit pas encore ce seuil, se tourna vers la plante et eut envie de la foutre en l'air, pensa à l'hiver dernier et au manteau blanc de la neige qui doucement s'était infiltré dans son corps, cela avait commencé lentement comme une grenouille qui cuit à petit feu sans s'en rendre compte, la nostalgie s'était emparée de lui comme jamais auparavant et il avait sentit le froid. Habitué à snober ouvertement ses sentiments qu'il faisait toujours passer loin derrière, devant toujours fringant il avait avancé à l'aveugle, se dirigeant d'étoffe en étoffe, humant l'air ambiant et se satisfaisant de ce qu'il trouvait lorsqu'il avait pu s'installer dans une ville, privilégiant les soirées de son crû, il avait perdu de sa superbe puisque crûment la lumière venait contrefaire ses plans et il ne pouvait plus se planquer.
Malgré lui elle entrait subrepticement dans son corps, un corps qui acceptait moins bien la lumière que le reste, il avait mal et depuis se voyait de plus en plus touché par l'authentique, il ne voulait plus de bois autour de lui en tous cas pas  dans ces proportions rageantes, il se leva enfin pour se tirer, pria pour qu'elle ne porte pas de rouge, jeta son portable sur le siège avant avec une boite de Cohiba Behike 56 pour se rassurer, et se jura qu'il ne la laisserait pas lui filer entre les doigts car il voulait vraiment entrer enfin en contact. Pas de GPS, la clé et le vrombissement de la caisse, il partit à sa recherche. 

Il avait su qu'il devrait être patient, mais ne s'attendait pas à mettre plus de 5 ans avant que cela se produise et lorsqu'il qu'il la vit, ces années s'étant écoulée sans trop de peine dans une vie terne et cadrée, il comprit que quelque chose se produisait avant même qu'elle ne le regarde, il ne bandait pas, pas encore mais il y eut des petites danses de lumière inexpliquées autour de lui, elle le sentit avant de le regarder et lorsque lentement elle leva les yeux sur lui, elle fût surprise de cette attirance, elle ne comprit pas tout à fait, ne reconnu pas ce qu'elle connaissait auparavant, flippa, puis elle le regarda dans les yeux, elle ne voyait plus rien de ce qui était autour d'eux, il eut un peu de mal à respirer devant cette présence évidente, remonta d'une de ses mains ses cheveux et cala sa main derrière sa nuque puis doucement l'enserra. Sans bruit et avec force, ils s'étreignirent intimement, longtemps.

Le voile se mua en petits fragments colorés de bleu, inconscience froide et grise, elle devina qu'un pan de mémoire lui revenait par brins.

vendredi 9 août 2013

Le Jour Ou J'ai Avalé Mon Premier Clou

Ce jour là, j'avais voulu faire sortir la guêpe, ouvert les portes fenêtres que je détestais, en bois avec des surmachins pour faire les vitres, un truc de naze, surtout quand on ne fait jamais les vitres parce qu'on a pas envie et que si quelqu'un n'est pas content il n'a qu'à les faire, j'avais envie d'être à 1000 lieux de là, je me sentais mal, vraiment mal,  mais c'est aussi le jour ou le goût du vent était entré dans mon âme, et la guêpe m'a bien eue, elle a fait semblant de comprendre qu'il fallait sortir par le chemin que je lui indiquais, moi qui me targuait de pouvoir lui proposer le meilleur qui soit, et non, elle est repartie en sens inverse et sans que j'ai eu le temps de réagir, oui,  je n'ai pas eu le temps de d'arrêter l'élan de la porte, elle est revenue à l'intérieur, et j'avais refermé les portes sur elle. A cause de ces putains de pseudo petits carreaux pour faire comme si c'était chic alors que c'est nul, vous m'entendez NUL !
Je me suis piquée à chaudes larmes.
J'ai pris soin de les regarder tous, droit dans les yeux, je suis comme ça,  je n'ai pas pris soin de moi, quelqu'un m'avait dit une fois, soit attentive à ce que tu exiges de toi mais je n'ai pas écouté, j'ai entendu mais j'ai trouvé plus intéressant de faire ce que je pouvais et ce que je ne pouvais pas, et j'ai laissé les vagues se jeter sur moi, j'ai pris soin de ne rien leur dire, j'ai pris soin de ne te garder que pour moi, de veiller mon amour et ma tristesse à ma façon, j'ai pris soin d'être égoïste même si je ne m'occupais que des autres, ça ne s'est pas vu, j'ai pris soin de me garder de ressentir, j'ai pris soin d'occulter la douleur, j'ai pris soin de me momifier comme une pierre, j'ai pris soin d'encaisser leurs jugements, j'ai pris soin d'activer à mille pour cent les idées que j'avais dans la tête envers et contre tout, j'ai pris soin de regarder le mépris en face et les observations désagréables, j'ai pris soin de ne pas ménager votre petitesse, je n'ai pas pris soin de ton frère comme je le voulais, personne n'a compris que je visais l'humilité et que pour ce faire ma fierté m'interdisais de donner quoi que ce soit de personnel qui me concerne pour justifier, j'ai pris soin de mordre la poussière, et je n'ai rien dit, c'est cela que tous veulent savoir, qu'est-ce qui t'arrive ? Mais moi, je ne dis rien. la poussière est un de mes meilleurs maître, Je ne dit jamais rien avant longtemps. C'est comme ça. J'ai vu les lueurs dans vos yeux qui disait combien de mépris, combien de jugements, combien de dégout, combien vous étiez incapable de comprendre quoi que ce soit, et comme vous seriez aujourd'hui compatissants, mais aujourd'hui, je n'ai plus besoin de vous, maintenant que vous pourriez comprendre, c'est trop tard.
Ne croyez pas que la bonne conscience et la compréhension prennent appui sur la bonté.
 Et, Allez vous faire foutre avec vos conseils,
 Déjà,
 Quand on est quelqu'un de bien,
 On ne conseille personne : ça c'est du respect.


Je n'ai pas pu me détacher de cette intensité, j'ai eu envie de sauter par la fenêtre, de courir, de courir, de courir, et de passer par dessus le cadre qui donnait sur un ciel bleu ébène, de dire oui à l'appel du vide, de me blottir contre toi, de rester dispose pour t'accueillir, que l'on puisse se retrouver ensemble, mais quelque chose me disait NON, ce n'est pas ce que je veux, je ne peux pas mourir maintenant, d'abord je veux être là pour ton frère, je l'aime aussi tu sais, je l'aime tellement, car je sais que si tu invoques trop fort la mort, elle vient te cueillir et t'emmener sur ses grands chevaux avant l'heure. Alors, j'ai fermé toutes les issues et je n'ai plus parlé à personne. A personne.
Tout le monde dehors.
Personne ne le sait parce que tout le monde me voit dehors et en dehors, mais non, c'est l'inverse.
Rien que Nous Trois, lui, Toi et moi. Et Tout l'monde dehors.
Je ne veux plus de personne d'autre.
Même pas froid au cou bien fait pour le vent.
C'est comme ça.
Et quand j'avais le temps, je regardais ton frère, qui est beau, qui est bon et auquel tu manques tellement. Je lui dois beaucoup. Je lui dois sa patience, ses attentes, des minutes d'abandon parce que je n'arrivais pas à me tourner vers lui, pas avec la même présence que si tu avais été là, et tu sais lui aussi il a envie de mourir pour toi. Mais maintenant, ce n'est déjà plus pareil tu sais. C'est comme ça. Je me sens mieux.
Tu es dans mon cœur à jamais et je suis heureuse qu'il soit vivant, je suis heureuse de vivre, d'être en vie et d'en profiter avec lui, et tu sais un d'ses jours on te reviendra, mais il va falloir que tu attendes car ce n'est plus au programme, tu sais, tu es toujours près de moi, à mes côtés et je reste ta mère à jamais.
Il faut que je trouve, je savais qu'il fallait passer par cela, je ne pensais pas que ce serait si long parce que sinon j'aurais sauté je crois, mais comme je m'accroche à mes objectifs comme un pitbull, et que je ne cède jamais avant d'avoir atteint ce que je veux, j'ai décidé que je vivrais, il n'y a à peu près personne qui me connaisse vraiment, et pour le peu, ce qui est marrant c'est que ce ne sont pas des gens proches, ce sont des petites étoiles qui sont venues me donner de la force, des gens qui tout à coup, ont vu quelque chose. J'ai décidé de m'occuper de cela, mais comme je suis une embobineuse de première catégorie, j'embobine, je rembobine et je ne laisse jamais ou presque personne s'approcher de trop près, je suis comme ça, et parfois j'ouvre quelque chose mais c'est rare, je ne suis pas une facile moi, plutôt me liquider moi-même que d'être face à l'incompréhension, c'est ça ma force, c'est que, j'attends pas d'avoir un pilier, je ne vais pas chercher à m'appuyer sur quelqu'un pour savoir qui je suis, j'attends pas, c'est aussi ma sensibilité, c'est la que je choisis et sélectionne mieux qu'un professionnel, parce que je sais toujours à qui j'ai affaire, mais oui, et toujours en sachant exactement ce que je fais, parce je sais toujours qui j'ai en face, je ne me trompe pas, c'est pas grave, je mets le temps, mais je sais toujours aller vers ceux dont j'ai besoin, vers ceux qui et entre temps, je prends des risques, je l'ai toujours fait, je prends le risque de l'inconnu, je prends le risque d'aller plus loin, je risque tout, pour arriver à ce que je veux, je prends le risque d'aller plus loin que ce que j'ai prévu, je prends le risque de tout et de faire tout ce que je veux, et je n'attends l'ascendant de personne, c'est comme ça.
Vers ceux que j'aime. Vers ce que j'aime. C'est tout.

 Et toi je t'aimais plus que tout, je t'aimais comme une folle, je vous avais porté avec tellement d'amour.
J'ai eu envie de crever sur les rails. J'ai été sur les rails et me suis assise pendant qu'on me cherchait, je savais que c'était fini, je savais qu'il fallait encore passer par un putain de tunnel, heureusement, j'en avais déjà l'expérience, et je sais que ça passe comme tout passe, il n'y a qu'à accepter, ton frère était dans mes bras dans un porte bébé serré contre moi, et tu veux savoir, je tremblais comme une feuille, tout mon corps vibrait parce que je sentais que je t'avais perdu dans chacune de mes cellules, et les idiots qui jugent ceux qui ne peuvent pas faire autrement que de se foutre en l'air, ils n'ont pas compris que quand ils emmènent quelqu'un avec eux, ce n'est pas par méchanceté, c'est par amour, c'est pour ne pas les abandonner et ça j'ai su tout de suite que grâce à toi, grâce à ta vie, j'avais pu comprendre quelque chose dont je me servirais plus tard, parce que ça, c'est un truc qui ne se dit pas, alors bien sûr, je vais le dire, c'est comme ça.
Mais moi, je ne me laisse pas faire, et j'ai secoué la tête comme une malade, j'ai regardé ton frère, et je me suis dit, putain de merde, je vais y arriver. Je suis sortie des rails et j'ai pris toutes mes affaires, je me suis barrée, dehors, sans rien, Adieu, je m'Barre, je m'fait la malle bande de cons, je  m'calte, vous me reverrez plus, bande de cons, je m'en vais, vous êtres trop nuls, je veux pas d'vous, et personne ne saura pourquoi, et je m'en vais vers nulle part, et votre compassion maintenant, vous pouvez vous la foutre au cul, parce que vous avez été abjects, et comme je suis sympa, je vous laisse avec ça, parce que moi, j'ai autre chose à faire, et vous le saurez pas, vous ne saurez pas quoi. Et puis quand j'aurais l'temps, je vous regarderais autrement, mais pour l'instant, c'est moi, avec moi même, et dans mon plan, il y a aussi les autres, mais vous ne saurez rien. Rien du Tout. Et les autres ça ne sera pas vous, ou alors faudra attendre que j'ai fait du chemin. C'est comme ça. Je n'ai pas besoin de vous, même si j'en ai besoin, je me débrouille, avec ou sans, la différence entre vous et moi, c'est que moi, je n'ai pas le trouillomètre à zéro quand je vois quelqu'un qui souffre, et je ne le gargarise pas avec des flots continu de compassion, parce que si vous ne le saviez pas, la compassion, n'est pas dans mon programme, la compassion ne sert à rien, à rien du tout, c'est de la merde, ça vous mets sur votre petit piédestal et ça n'a rien à voir avec le respect de l'autre. Et sinon, vous n'avez pas idée du tout de quoi que ce soit me concernant, et je me régale d'avoir pu partager cela avec des inconnus. D'autres que vous. En attendant Adieu, je ne veux plus d'vous, je vous regarderais plus tard, j'ai autre chose de prévu, faites ce que vous voulez mais chacun son périmètre, vous savez moi, je ne laisse pas tout l'monde entrer chez moi.

J'ai décidé de fermer et de laisser couler les violences du quotidien par ceux qui ne comprennent rien et te proposent des solutions par gentillesse, de celles qui n'ont aucun sens, comme celui d'aller faire un peu de chimiothérapie alors que tu viens de te péter une jambe, j'ai eu la haine, j'ai pas accepté que ce soit moi qui reste, j'aurais préféré crever la gueule ouverte pour que tu reste en vie, je t'aurais donné la mienne volontiers, et je savais que je voulais mourir aussi mais fallait que je m'occupe des autres, j'avais pas le temps, pas de temps pour moi, enfin juste le temps des mots, mais en fait cela ne se passe pas comme ça, après si tu parles tu as toute une bande de bienfaisants qui te parlent de deuil, allez vous faire foutre vous ne saurez rien de ce qui est au fond de moi, je vous laisse avec vos prétentions d'orgueil exsangues, vous avez été nul, zéro, oui, oui, je sais bien, vous aviez tellement les foies que vous ne pensiez qu'à vos petites vies au point de ne même plus me regarder et maintenant si vous saviez votre petit égo de merde en prendrait un coup, sauf que je vous ai laissé et que vous ne le saurez pas.
Mais moi, manque de bol, je sais m'appuyer même sur ce que je n'ai pas, et je sais dépister ceux qui savent faire comme moi, parce que devant l'eau je suis eau, devant le feu, je suis feu et que je passe partout ou je veux, jusqu'à obtenir ce que je veux, c'est comme ça et voyez-vous, ça c'était juste le jour ou j'ai avalé mon premier clou.

mercredi 7 août 2013

Maman, Je T'AdÔRe, Toi et tes seins


- "Maman, Maman, je voudrais pas que tu meures, je veux mourir avec toi quand tu vas mourir, sinon, qu'est-ce que je ferais tout seul ?

Puis il se blottit contre sa mère, les jambes relevées et coincées sous un bras, l'autre entourant son corps jeune, il avait la tête enfouie dans sa poitrine et s'écria :

dimanche 14 juillet 2013

Filer En Douce

La couverture était douce et striée*, le format de bonne augure, le titre m'interloqua sans m'époustoufler, et je le gardais près de moi, du moins sur quelques étagères plus loin sa présence pendant 3 déménagements, le nom de l'auteur et l'accroche en couverture ne me parlèrent pas, puis, je décidais de regarder quels mots étaient imprimés sur ce papier qui me plaisait tant, puisque tu me l'avait offert cela se lisait un peu malgré le souvenir de cette impression de rejet en première de couverture, quelque chose me dérangeait, je lus pourtant la moitié du texte en pensant à toi, claqua  le bouquin tout à coup comme la tapette à mouche sur le sanglier, très fort pour ne pas le louper et couru le refiler aux bouquinistes qui en voulurent bien. 

Je trouvais quelque chose de suspect, glauque et insipide dans cette lecture pour cet écrit pourtant intéressant qui me gênait autant de ton vivant qu'après à cause de cette couverture et me demandais pourquoi cela était venu vers moi, et pourquoi finalement devrait-je le lire maintenant alors que je n'avait pas fait le deuil de ton amitié, je me demandais encore si pour cela, je m'étais supprimé l'opportunité de quelque chose que je ne compris pas, de ce que j'avais pu louper entre toi et moi,  et de ce que nous étions l'autre et l'une tout comme je ne compris pas que tu veuilles te jeter dans l'eau à minuit moins le quart.

*L'un Pour L'Autre, Nathalie Rheims, Galillée et Folio Gallimard

"Pourquoi je suis devenu écrivain" ANDRZEJ STASIUK

"En ce temps-là, figurez-vous, personne ne prenait le taxi, aucun d'entre nous en tout cas. Les chauffeurs de taxi nous semblaient louches. Quand on a 16 ans, la plupart des gens vous semblent louches. De toutes façons nous n'avions pas d'argent. Quand on a pas d'argent tout devient vite suspect, à commencer par ceux qui en ont. Or, nous n'en avions pas."


traduit du polonais par Margot Carlier
Avril 2013, ACTES SUD

mardi 7 mai 2013

Donc

Les Légers Propos 
Sur Les Pauvres en Souffrance
Sont
Toujours Insultants
Mais encore,
 si peu Conscients

Ceux donc qui sautent vraiment
Il Faut quand même VOIR
Que si cette issue Est
Non pas Choisie 
Mais si cette issue Est
C'est que 
Vraisemblablement
Il n'y avait pas de place 
Dans 
La 
Famille 

C'est Dur à avaler,
Pas Vrai ?
JE ne crois pas qu'on y pouvais rien.
Je ne le crois pas.
On ne pouvait rien contre la détermination ponctuelle, rien d'autre.

D'autres Choses à Dire :
 Oui, Oui, Oui.

Pas Ce Soir. Pas Ce SOir.



jeudi 4 avril 2013

Ecouter Oxmo Sous La Pluie

écouter Oxmo Sous La Pluie.  Cacher ses oreilles, ne pas penser, retenir son souffle, creuser pour dire n'importe quoi au petit, lui faire croire qu'il y a de l'essence dans les trains, haïr ceux qui se plaignirent de leur retard, lui dire que c'est une panne, paniquer lorsque la voix hors rail du micro conducteur le dise,  nous regarder dans les yeux, ne pas laisser le petit entendre les mots, boucher ses oreilles, regarder la vieille dame et sa petite-fille, voir qu'elle avait changé irrémédiablement en une seconde, serrer mon enfant, me dire que ça colle pas, que l'angoisse est inscrite dans le ressenti, que le petit sait.

Dire à quelqu'un que je ne peux toujours pas lui dire.

Entendre sa petite voix dire :
- Maman, ça sent mauvais, Maman, tu sens ?
Comprendre ce que c'est.

Crier sur le cheminot qui envoie le petit partir sans moi dans la direction de, après l'avoir descendu du train sans moi, et vouloir laisser une file d'attente énorme noyer mon enfant dans la foule, sans moi,  descendre en vitesse, attraper sa petite main et la serrer dans la mienne,  partir, respirer, regarder si la vieille dame est ok pour descendre par le meilleur chemin indiqué, faire un signe de tête à la petite pour qu'elle attende la vieille dame.

Coller le petit contre le mur, sentir nos cœurs, voir les pompiers sans les voir,  ne pas regarder, courir main dans la main la main le long du mur,  savoir que je ne n'aurais pas de réponse, sans s'arrêter,  il est sur mon chemin, sortir, penser qu'une brindille peut sauver la vie, prendre les escaliers mécaniques, se sauver, penser aux trains. Retrouver la vieille dame et la très jeune fille en haut, les regarder dans les yeux, caresser la joue de la petite, s'embrasser. Faire semblant d'oublier parce que c'est pas le moment de se laisser toucher. Calmer le petit, ne pas pouvoir expliquer le surplus d'angoisse.

Ne rien encore avoir pu faire, écouter Oxmo Sous La Pluie.

écouter Oxmo Sous La Pluie. 
écouter Oxmo Sous La Pluie.  
écouter Oxmo Sous La Pluie. 
écouter Oxmo Sous La Pluie. 
écouter Oxmo Sous La Pluie.    

Ce n'était pas vrai et ne l'avait pas été jusqu'à ce que je veuille bien le voir. Sauf que cela faisait tellement que j'avais omis de et de ce fait il ne fût pas illusoire de se retrouver devant les faits même si le choc m'était incomparable devant la teneur des évènements et la méconnaissance réelle que j'avais, avant. Je ne sais pas si je dois faire brûler des cierges, où quelque chose comme cela, je ne sais pas si je dois en parler, je ne sais pas avec qui le partager.
écouter Oxmo Sous La Pluie.