dimanche 29 décembre 2013

VIII - HACKE ME - Pschü


Et plus rencontrée nulle part...

Il était petit et ses yeux savaient inspecter tout ce qui se trouvait devant lui. vantard, voleur, menteur, il avait l'œil pour subtiliser les âmes de qui que ce soit. il savait faire montre de vire, volte et voltages en tous sens et en toutes circonstances afin d'effleurer ses proies, les faire mûrir, les cueillir comme des jeunes pousses insensées afin de profiter sans aucune sensiblerie de ce qu'il guignait. Il avait l'œil pour comprendre assez vite à qui il avait affaire et même desservit par une stature commune et sans postiches, il plumait tout un chacun et sa chacune, œil pour œil, dent pour dent, point n'en faut de trop blanc. Grâce à l'acquisition d'un savoir faire transmis de père en bâtard ou de qui que ce soit qui avait pu être volé dans un monde ou un autre, il avait des compétences multiples en relations humanoïdes et savait transgresser ce qui devait l'être au moment opportun avec toutes les races. Ainsi se glissait il dans les portefeuilles des hommes et des femmes s'il le fallait, bimétalliste et fondeur à la fois - même si rares étaient les lits dans la configuration des lieux ou ils vivaient - il était très au fait de toutes les manigances visant à négocier un contrat, et de ce qu'il fallait faire au lit, dusse-il ne pas exister.

Ainsi l'eût il regrettée : il vadrouillait depuis si longtemps dans la graisse, la suie et d'autres mondes qu'il n'avait pas pensé qu'elle l'aurait quitté si vite. Elle l'avait surpris suffisamment pour qu'il eût envie d'elle mais pas assez pour qu'il reconnaisse qu'elle ne se contenterait pas de stagner où il s'était contenté de faire son trou. Cela était bien avant aujourd'hui. Des lustres temps derrière eux. Ce jour là, Il l'avait alors utilisée avec satisfaction et sans que ce soit toujours comme cela, il avait compris trop tard qu'elle ne lui pardonnerait pas et que ce qu'il avait fait ne pouvait l'être de personne. Il l'avait tournée et plaquée avec rudesse contre une plaque de métal poisseuse et coupante qui servait de banque pour toutes les transactions, et s'était dédommagé d'une obscure journée, en lui écartant les jambes avec un de ses genoux, l'avait maintenue prisonnière sous lui  et s'appuyant sur son dos de tout son poids, avait relevé sa jupe et fait glisser le tissu sur une toison sèche, soulevé les hanches puis brutalement lui avait enfoncé le cuirassé profondément en s'accrochant à ses épaules et en la baisant aussi salement qu'on puisse le faire : de force. Ensuite, il ouvrit le challenge à tout son groupe de commis. 

Elle leva la tête vers le ciel gris foncé, des bandes de bleu passantes lui rappelèrent son désintérêt soudain pour Will. Elle avait mal dans le ventre mais fit taire la douleur qu'elle arriva à faire monter plus haut dans le corps pour ne pas être foudroyée de haine et de douleur. Légèrement, elle se dissocia de son corps. Devant elle, un mur d'un beau gris foncé avec très peu de bleu, pétrole, s'effaça et laissa le ciel sublime de l'obstination à ne plus sentir disparaître. Elle vit ondoyer le grand œuvre du vent dans tous ces déplacements.

Elle n'arriva que partiellement à déambuler ailleurs, alla se coucher à plat ventre à même le sol, et dissimula cet événement en devenant assommante pour l'entourage qui était le sien et ne fit plus que décliner lentement faute de ne pouvoir se confier à personne. Après cela, elle fit barrage à presque tout ceux qu'elle rencontra ensuite.

Au bord du précipice, imbibé de cette mésaventure, elle se jura que personne ne pourrait plus l'atteindre sans même le remarquer. Les souvenirs sexuels étaient parfaitement perturbants. Elle avait bien essayé de les détruire, utilisé des armes de poing, caressé des idées extrêmes et systématiques, mais une préférence s'était exprimée : ne plus compter que sur elle.