dimanche 7 décembre 2014

Il Seul

Il n'y a pas de ciel, les espoirs n'ont pas retroussés leurs manches, il n'y a que lui qui fasse quelque chose, contrainte à la paralysie, je me demande si je vais vraiment mourir comme cela, dans l'indifférence de l'au-secours, j'ai peur pour lui, dans le détournement des attentions vis à vis, dans la solitude incomplète car il seul est bel et bien avec moi, contre moi, pour moi, demandant que je ne me laisse pas aller, me faisant prier de retrouver des forces pour pouvoir ciller seulement, prier pour y arriver, laisser le mal se dissoudre dans l'espace, demander pardon pour tout ce que j'ai fait de mal, je ferais tout autrement, je ferais tout ce qu'on veut, j'ai trop mal, je demande pardon, comme si j'avais commis une faute, mais maintenant même si cela emmerde le monde, je le dirais, je le dis, vous ne ferez plus semblant avec vos airs de ne pas y toucher, de croire que je m'amuse depuis tout ce temps, de croire que je n'ai pas la conscience, et que cela n'a pas d'influences, dire que je ne peux pas être d'accord pour vouloir crever mais en avoir envie quand même car la douleur m'arrache à tout, c'est plus fort, je veux mourir, toujours, je souffre trop, c'est insupportable, mais d'habitude je peux me tourner, gémir, frisonner, je suis dans de beaux draps, fais chier, merde.

Mais quand le ciel s'éclaircit enfin et que je suis dans une torpeur, éclaircissement, je remonte comme d'un mauvais trip, que je traverse de temps en temps, celui-là putain, j'ai cru que j'allais partir avec un seul témoin, je ne suis pas sûre d'avoir distancié exactement la violence que c'était de me laisser dans cet état-là dans l'indifférence la plus totale, en vérité c'était atroce. Je n'en ai jamais fait de strip-tease, c'est mon petit extra, comprenne ou comprenne pas, alors de temps en temps, je mets un pantalon gris à carreaux qui fait tarte si je ne mets pas de talons, il va falloir que je m'en débarrasse, il est trop avachi mais je l'aime quand même, je vais le garder jusqu'au bout, jusqu'au prochain, avec un pull fin à rayure transversales bleu violet et rouge col bateau, la taille est cintrée jusqu'au dessous des seins, j'aime bien, parce que ça m'fait marrer, je me dis, personne comprends, mais je les emmerde, justement.


Part 2

Part One

jeudi 20 novembre 2014

Il

Allongée, collée, je n'ai plus que le sol, et lui. Il glisse sous mon bras, se love dans mon cou, babille et jouit de pouvoir se mouvoir ou il veut, pas pour longtemps, je sens son désarroi, il comprends, il essaie, me tire, crapahute, rigole, attire, appelle, chantonne. J'avais bien appelé à l'aide. 

lundi 10 novembre 2014

Hacke Me - XIX - Le Champ Des Abstractions

KµI. Programmé pour assurer des fonctions essentielles de survie et éviter le vol des corps.
Chargé de cette surveillance depuis la nuit des temps, il prenait des habitudes.
Enterré à quarante mètre de profondeur, il avait pour mission d'identifier le contexte alentour, vérifier les stimulations particulières qui pourraient altérer les particules de la mémoire du corps en question, orienter les rumeurs sur d'autres distances vis à vis des recherches en cours, mettre en sommeil les visiteurs enveloppés de poussière qui se mélangeaient à l'invisible, et fragmenter les émotions inscrites dans le cerveau qui pourraient prendre une forme d'énergie repérable.
Il fallait donc éviter le réchauffement, effacer partiellement les sentiments, aborder chaque rives de l'architecture du corps avec la vie elle-même dans le corps, dissimuler la voix, le visage, le lieu, l'histoire du corps, sans atteindre les phénomènes qui suspendaient les réserves de nourriture. Trente ans de présence, ce n'était pas rien : il faut se rappeler qu'il avait redonné vie, une découverte. De l'instant présent, personne ne pouvait y voir, mis à part depuis les projections dans l'avenir issues des transformations sous les lumières éteintes qui pouvaient mesurer les cellules étendues de rajeunissement périodique. C'est ce qu'il fallait éviter. La lumière permettait désormais de déstatufier les couches du temps, par une combinaison de signaux différents et de subtiliser les corps par une approche signifiante de la mémoire post-traumatique.
Après avoir caché la direction du champ magnétique, son regard se fixait et s'attachait toujours à la base de la nuque du corps dont il ne devait se détacher en aucun cas. L'intensité de deux signaux particuliers et jamais révélés signifiait toujours une nouvelle attaque, et cette forme de mémoire consciente à l'intérieur des temps lui permettait d'identifier les comportements non spontanés, et d'invalider le trajet de la régénération corporelle prévue par l'essai présent du vol, qu'il dépistait par un sentiment d'étrangeté qui l'étreignait par surprise, en même temps qu'un flot caractéristique et complexe de brûlures réflexives du corps sur lui-même. Parfois cela lui semblait facile. Pourtant, les techniques d'apprentissage de la dilatation des lieux n'étaient pas moindres à acquérir. Tel était KµI. S'il était vraiment.

dimanche 12 octobre 2014

Hacke Me - XVIII - KµI

Une odeur d'encens épicé l'entoura, une sensation de flou, se concentrer, voir sans voir, décentrer les vertèbres du corps, permettre l'installation, gouverner le protocole, clamer la blancheur, blanchir l'odorat, bloquer les terminaisons nerveuses, laisser croire, franchir le seuil, cloîtrer l'émotion, défenestrer la douleur, visualiser la cassure ADN, voir les hélices décrochées, voler la compréhension, garder le contrôle, ouvrir les canaux, anéantir les fils gris qui traversent l'espace alentour, un enroulé jamais vu autour des brins, il faut le réparer, avec quelle intensité ? Avec quel fragments recomposés ? Par la défragmentation de la lumière ?Trouver le moment opportun, ne pas arriver trop tard, la corde fine peut se briser comme du verre, en un rien de temps, assis en tailleur, par la composition de l'atmosphère pour percevoir les lieux, il lui semblait entrapercevoir les croisements d'hélices mais la douleur l'emporta, il délocalisa son corps, pour trouver les solutions et laissa à KµI le soin de le garder. Il le veillerait.

samedi 11 octobre 2014

L'Autre Aussi

Il avait un visage pâle, je l'ai observé silencieusement très longuement et à de nombreuses reprises. Ses yeux, et à l'intérieur, je n'y voyais rien, rien de rien, rien de connu, rien de différent des autres, cette même absence, ce même détachement, ce même effacement, ce même figé, c'est cela quelque chose de figé, de tenu, de simplement fermé, cloîtré, envahit, du gris, du noir et du blanc, pas de couleur, juste ces yeux là, une photo qui montre qui il est et ce qu'il à fait, ce qu'ils ont fait, je sens enfin que quelque chose de mon cœur s'ouvre encore un peu plus, je ne croyais pas que ce pourrait être toi, je ne pensais pas te voir réapparaître, je croyais en avoir fini, je pensais ne plus avoir à regarder dans cette direction, et grâce à cette chance de pouvoir observer et comprendre ce qui entrave, je puis le voir, je puis voir comme une part de moi se recueille admirablement, avec tellement d'amour et d'émotion devant vous, devant vous deux, et comment cela me fait reprendre des forces, comme cela m'amène devant d'autres issues, d'avoir vu cette présence, d'avoir été vers elle, de l'avoir enlacée, d'avoir senti cette cette chaleur, et c'est amour, de les avoir enlacés tous les deux. Depuis, je respire mieux. 

vendredi 3 octobre 2014

Je Veux Mourir

Je veux mourir, je veux mourir, s'il vous plaît, non, non, non, je ne peux pas, j'ai trop mal, je meurs, je vous en supplie, laissez-moi mourir, que cela s’arrête, j'ai trop mal, j'ai trop mal, que cela s’arrête, pardon, pardon, je recommencerais pas, je le jure, je ferais plus rien pour mériter cela, je demande pardon, pardon, pardon pour tout, je ne le ferais plus, je serais super, je le promets, je promets tout, oui d'accord, tout ce que tu veux, je suis d'accord, pardon, pardon, je veux mourir, laissez-moi, ne me parlez plus je ne peux plus j'ai froid, j'ai froid, j'ai froid, laissez-moi, ne me regardez pas, ne dites rien, je ne peux plus rien, je ne peux pas, laissez-moi gémir, laissez-moi dans les draps, non, non, pas pleurer, ne pleure pas cela fait encore plus mal après, ne pleure pas, je vais pleurer c'est trop fort, je ne peux pas, je ne peux pas, please, pardon, je demande pardon pour tout, oui d'accord, je te dit oui, oui, oui, s'il te plaît, je t'en supplie, j'ai froid, j'ai froid, je vais exploser, laissez-moi dans les draps, je veux être dedans, dans un pull dans un pull doux, je n'ai pas eu le temps de le mettre, je ne peux plus bouger, que les cuisses, que le balancement, que la respiration, si je pleure, c'est foutu, ce sera pire laisse-moi ne pas pleurer s'il te plaît, laisse-moi faire semblant que je ne pleure pas, que je laisse la douleur être là sans pleurer please, je veux mourir, pardon, je suis coupable, j'ai mal, j'ai mal, je vais mourir, faites que je ne meure pas, faites que ça s’arrête, j'ai tellement mal.

Ne plus parler, éteindre la lumière, fermer les volets, si j'ai le temps, tirer les draps sur moi, me recroqueviller, jambes l'une contre l'autre serrée, les draps entre les cuisses et par dessus la tête, faire semblant, respirer doucement pour que ça n'empire pas, pour que cela s'éteigne, pour qu'il accepte de me laisser mourir, je ne peux pas le supporter, pardon, je m'excuse, je m'excuse, je vous en supplie, ne vous en mêlez pas, personne ne comprend, personne ne le voit, personne, ne le sait, personne n'imagine, personne n'appréhende vraiment, personne n'a jamais compris, personne n'a regardé, personne n'y croyais, personne pour moi, que moi pour moi que moi toute seule, juste moi pour m'aider, mais je suis trop petite, mais j'y arrive quand même, mais je connais les gestes, mais je me fais toujours avoir, mais je suis encore sans plus pouvoir faire un geste, mais, je le gère toute seule, mais personne ne m'aide, personne ne comprend ce qu'il me faut, personne ne m'a jamais demandé, personne n'essaye de savoir, personne ne pense que, personne ne sait, j'ai mal, tellement mal, je me transforme, je ne suis plus rien, le silence ouaté quand ça commence à délivrer, je suis une chatte, je suis là, je suis la, mon corps n'a pas bougé, j'ai traversé cela comme cela, sans me plaindre, sans rien dire, sans justifier, sans expliquer, sans dire, sans faire savoir, sans donner de raisons aux pourquoi, sans braver les regards de mépris, sans me rendre compte que j'assure, j'ai toujours tellement assuré, vous ne le saviez-pas, sans me rendre compte que j'ai de la valeur, je les laisse me juger, je les laisse me jauger, cela me traverse, vous me faites rire, vous ne savez rien, rien du tout, et quand ils me demandent, c'est en disant cela l'air de dire mais enfin, vraiment ? C'est vrai ? C'est difficile à avaler, cela leur reste dans la gorge, oui, et quand c'est compris, ou disons effleuré, cela leur vient de dire, de penser, de recracher comme une mauvaise blague que c'est dur à avaler leur jugements, c'est dur à intégrer de s'être trompé, c'est dur à intégrer votre injustice, c'est si dur, que c'est plus facile pour vous de regarder en pensant, toujours et encore, parfois à haute voix, je n'aimerais pas être à ta place, et ils te condamnent, pour ce que tu es et pour ce que tu vis, tu comprends, la vie, ce n'est pas cela. Nous entre nous. Toi plus loin. Écartes-toi. Nous ne voulons pas y penser, nous préférons ne pas t'en parler, faire semblant et continuer le mépris, et à la limite le faire glisser sur l'arrogance de la pitié. Moi, je danse aussi. Et pas comme vous croyez. Je ne vous l'expliquerais pas, je ne l'avais jamais dit, et tout à coup, j'ai eu envie, envie de dire, envie de le dire.


lundi 22 septembre 2014

A l'Arrachée ? Même Pas.

J'écris encore dans ma tête, c''est vrai que si je retranscrivais ce serais, ce serait bien mais non je ne peux pas, je ne pourrais pas ce ne sera plus les mêmes choses, cela veut dire que j'ai de la chance, de pouvoir le faire, que le petit que je ne veux pas forcer à venir, c'est vrai quoi, tout le monde trouve que ce n'est pas grave, que c'est bien qu'il vienne mais non, il ne faut pas exagérer la dernière fois une femme hurlait au secours, je vais mourir, je meurs en en vomissant une texture marron foncée qui pouvait être du sang, alors nous avons fait demi-tour au galop et je l'ai laissé dans l'entrée, le temps de prévenir parce que personne n'y prêtait attention.
Vous pouvez pas aller voir l'infirmier ?
Comment ?
Non, non, j'y vais, bougez pas.

Resté bien sage, et cool dans cette entrée affreuse, terne et puante, il y a pire ? Lieu de merde, faudrait tout organiser autrement notamment charger les intervenants d'être un peu plus pro, un peu moins agressifs, un peu plus formés et aussi un peu plus reconnus, bien sûr, comme d'hab, je ne loupe rien des faux airs, ni des bonnes intentions, ni du ras-le-bol ni de, ces gens qui en viennent à être maltraitants faute de moyens, faute de gaz, faute de personnel, faute de cœur, faute d'humanité, faute de quoi, c'est déjà bien qu'il y ait une chambre, une chambre avec quelques vagues trucs qui te ressemblent, et la tu vas mal, tu es triste et mal, et quand tu reviens ? Je ne sais pas. Je m'étrangle. Et lui c'est qui ? Et toi ? Et, c'est qui pour moi ? Ah, oui, bien sûr, évidement. Tu me reconnais de loin, un air de déjà vu, j'ai toujours déboulé à l'improviste quand personne ne m'attends et pas là quand on me voudrait pour le moment attendu, Ah, c'est toi ! Dis-tu, soulagée.

Elle, elle te regarde maintenant comme elle ne t'a jamais vu, il était tant, j'ai fait un milliard de trucs pour que ça se reconnecte entre vous, la volonté n'y pouvait rien, c'était trop dur, c'avait été trop fort, c'est comme ça la guerre des fois, et des fois c'est encore pire.

Le petit qui veut faire le grand, fait non, non, je ne veux pas y aller, parce qu'il m'a entendue dire je ne vais pas le forcer, déjà si il vient parfois ce n'est pas si mal.

Puis, aller, on y vas !!! Je veux la voir ! dit-il d'un air enthousiaste, mais au fond, il sait que nous n'allons pas nous marrer, il comprends tout, il me fait un sac de voyage avec milles figurines et jouets pour faire semblant d'oublier ou on va, 3 kilos, et comme pour passer le temps, il vas faire bang bang, zzzzzzzzzzzzzzzzz mmmmmmmmmmmmmmmhhhhhhhhhhhhhhhhhhh scraaaaaaaaaaatch.


Et nous rigolerons peut-être pour ça, et volontiers, et avec tout le plaisir que l'on peut en tirer.


Évidement, tu es de plus en plus mal, je me débrouille pour oublier, pour cette fois si je ne peux plus être près de toi aussi souvent, c'est elle qui peut, qui ne peut pas mais qui se traîne pour aller te voir, c'est qu'enfin elle se sens proche de toi, 70 ans après, ça faisait un petit bail qu'elle en pouvait plus, toi tu regardes toujours au loin comme si tu cherchais quelqu'un, tu es qui pour moi te demande t'elle ? Vous n'allez pas me donner cette ce gilet ? Et vous alors ? Elle te l'offre, je te réponds : ah ? l'air content et soulagé, il te plaît, tu remontes les manches, moi, je les aurait laissé pendre, ou remontée jusqu'au coude plutôt. On essaie les boutons, on fouille dans les poches, il est bien !

Je l'ai toujours vu mais maintenant je saurais quoi en faire, je t'ai accompagnée dans toute tes absences fidèlement, comme le bon petit clébard que je sais être parfois, parce que je voulais comprendre, je voulais comprendre, et puis je t'ai toujours aimé, ta présence humaine sans rien de bien autre que de la pacotille, que ne pas se parler, ne presque pas se parler, mais certains mots seront essentiels, je voulais savoir, bon, je n'ai pas tout su, tant pis, je laisse tomber ce sera mieux, tu me fais confiance.

Quoi, ils t'ont laissé comme ça !
Viens, viens on monte, on va faire ce qu'il faut, on a volé une petite fleur dans un bout de jardin qui dépassait sur la rue, un truc de rocaille pas terrible, on est venu à l'arrache, tout à coup, il a dit allez, viens on y va, comme pour m'aider, il sait, histoire de, on est venu à l'improviste, il voulait me soulager car il savait que, je voulais venir et que ça me manque, j'ai eu la tête qui tournait, deux fois, il a fallu que je me tienne, je tenais plus, jeter les bouquets de fleurs séchées, regarde celui-là, il est fichu, tu dis, et celui là ? ça va ! Tu ne dis plus que tu me trouves trop si trop ça, un peu plus, un peu ceci ou cela, ohlala, je suis mal coiffée ? Oh oui ! c'est normal je ne me suis pas coiffée alors, on s'marre encore, et là, c'est mieux, cheveux détachés ? Oh, oui quand même !

Mais bon. Tu ne m'as jamais trouvé bien, sauf des fois, des jours ou moi, je n'en pouvais plus de moi-même, ça tombait, les jours ou vraiment, c'était impossible que tu ne te rende pas compte que, non, cela ne pouvait pas être un jour ou j'étais bien.

Toi non plus tu n'as pas été là quand j'ai appelé au secours, personne était là.

Moi, je viens quand même tu vois. Toi, tu me jetait un petit regard, tu disais mon prénom, prends pas froid au cou ! T'es pas assez couverte ! Ah non, tu vas m'attraper la mort, mais regarde-la !!! Tu refermes les portes, tu regarde par la fenêtre, tu tires les rideaux et tu dis, il fait soleil, non, ferme la fenêtre, tu m'as tellement eu à tes côtés sans que je ne dise rien que parfois, nos nous regardons dans les yeux sans rien dire et, je connais la signification de chacun de tes soupirs, je sais ce qui te plaît, ce qui te fais rire, ce que tu penses, alors quoi de neuf ? Je sais ce que tu veux savoir. Ah bon ? D'accord. Tu acquiesces, ce qui est abject c'est que, le temps s'est arrêté, et la, c'est toute ma famille ?

Tu me demandes.

Je t'explique tout, mais pas comme à une enfant.

Je te rappelles qui je suis, et je termine en disant : et c'est moi la plus belle.

On rigole : je me venge un peu, de tout ce que tous on pensé sans savoir, sans imaginer, sans comprendre, et sachant que cela a été rare les fois ou tu me trouvais bien. Aussi.

Ah bon ? Tu n'approuvais pas rien, mais presque rien, mais toujours avec une vrai gentillesse, la gentillesse de ceux qu'on a battu, traîné par les cheveux, humiliés et plus.

Moi, je te prends les mains et je reste collée comme une chatte, et je ne bouge plus, je suis là, je vois bien que tu le sens et que c'est chaud entre nous.

Et tu me reprends les mains sans rien dire comme pour dire, oui, oui, mais tu ne diras rien.

Ce qui t’intéresse c'est t'évader. Le présent, tu n'en veux pas, tu regardes, tu juges, tu n'aimes pas les mal habillés, alors que tu t'habilles comme une plouc avec des breloques affreuses et des robes que tu arbores comme une diva sapin de noël plus moche que tout. Enfin presque tout. J'ai réussi à te subtiliser un bracelet noir avant que tout le monde ne se serve, un jour, il y a 20 ans,  je l'ai vu et j'ai dis JE L'ADORE TU ME L'DONNES ? Et tu as dit oui tout de suite alors que normalement, dès que quelque chose m'attirait, tu disais, ah non, c'est à la mode, je l'garde ! J'ai mal partout. Ils me prennent pour ton autre fille, et bien sûr, je ramasse les clous de ce qui à déplût. Vous n'êtes pas sa fille ? Non ! Et toi, tu dis, d'un air choqué, juste un air, un air de dire, c'est bien ma veine, et c'est fini, je ne te laisse plus te faire passer pour ma mère. Non. Je l'ai jamais voulu. Ils t'ont laissée dans le noir pour le petit déjeuner et la table était sale, pas débarrassée, le lit pas à ta hauteur, et le pire de tes meubles est dans ta chambre. Tes machins Louis 15, une horreur, mais là, c'est pire encore, mais toujours dans ton style propret, qui cache tout, qui enseveli, qui camoufle, ton grand âge, ta détresse que tu endures, tu es intéressée et tu dis que tu veux et c'est nouveau, tu commences plus à définir. Nous allons encore bientôt pleurer, et je le ferais encore pleurer. J'ai un peu peur pour Elle, aussi. je n'aurais pas fait comme cela, nous arrivons même à être entièrement d'accord, jamais n'est coutume, et moi je ne sais pas ce qui me prend, je mets du bleu sur les paupières, enfin ce qui semble en être, je me dis, moi aussi, je dois avoir l'air plouc avec ça, mais je le mets quand même, parce que ça me fait plaisir, je ne sais pas, quelque chose reviens un peu. L'espagnole qui fait toujours la gueule ne m'a pas reconnue, je ne t'ai pas reconnue dit-elle en m'engueulant, c'est joli ça dit-elle en tâtant mon écharpe vaguement colorée qui doit être éclatante à côté du noir qui ne me quittait pas, et bien c'est nouveau, je me mets au gris, anthracite et si je n'ai pas, perle, quitte à faire une faute de goût, alors évidement le foulard en couleur me semble presque criard.

Je fais semblant d'être belle que j'dis à mon anarchiste, enfin, j'essaie un peu, qui me répond, et ben voilà, toujours en m'engueulant, c'est pour ça que je ne t'ai pas reconnue, et nous explosons de rire devant les soignants qui se demandent bien ce que peuvent se raconter les deux qui pouffent comme des dindes.

C'est bien dit-elle !

Puis elle m'observe par en dessous, et me dis, ça va mieux, hein ?
Comme si j'avais commis une faute.
Oui, je suis en faute, coupable de me sentir mieux, j'ai du mal à l'accepter aussi, je le laisse partir, je vois que j'avance, mais je ne sais pas où, enfin pas pour tout, et elle le sait.

Et tu n'est pas venue depuis longtemps !  Alors ?Alors ? demande t'elle : je ne m'excuse pas et je la laisse m'engueuler encore, ça me fait du bien. Je souris et elle,aussi se reprends tout de suite.


Je la regarde, elle à maigri et est au plus mal.
- ça va très mal elle dit, comme si elle se confiait de tout en 3 mots. Et je le sais bien.
La dernière fois je lui ai amené une petite surprise, elle était contente, mais ne l'a pas gardé longtemps.

Tu reviendras ?
Oui.
Et quand ?
Je ne sais pas.
Ah boooon !!!!  dit-elle en me regardant dans les yeux et en ne disant pas, et bien bravo ! Ces lèvres pincées me disent, "c'est Malin".

Je l'embrasse. 

vendredi 12 septembre 2014

Hacke Me - XVII - Chikushou

Elle tournait sur elle-même en un mouvement qui pris le dessus sur toute autre action car elle était emmenée dans un tournoiement violent qui ne lui donnait plus la possibilité de bouger, de penser ou de se mouvoir. Dans la toile qu'elle avait tissé, prise entre le mur et la machine à laver, elle tournait et retournait en une spirale follement tenue entre les fils qui enveloppaient son corps. De bruines de poussière bleue elle était issue, matérialisée maintenant ici bas, dans le corps d'une araignée de jardin, qui avait crû bon de nicher ou il ne fallu pas.
Très progressivement avec le sentiment d'une cassure ultime, elle dût se raccrocher, et le fit à son souvenir. Encore lui, qu'elle avait observé car vu en transparence pendant qu'elle volait une partie des composants nécessaires à la réparation des cassures d'ADN de son bras.

Le chemin à prendre avait bifurqué, il faudrait aller faire un saut dans d'autres lieux qu'elle avait consciencieusement évité, avant tout : Chikushou. Elle se le dit.
 Je dois y aller...

samedi 30 août 2014

Les Ardants Sur Les Charbons Noir Sur Blanc

L'autre jour, je me suis étalée de tout mon long, j'ai glissé comme un appel au sol, long manteau gris collé au bitume, je savais que c'est un jour ou, il y a encore des sensations, parfois je n'y pense plus, je fais semblant de ne plus m'en rappeler et puis, je vaque à mes occupations, l'air de tout et j'oublie vraiment, je passe d'une heure à l'autre jusqu'à ce quelque chose de familier vienne me tapoter sur l'épaule, l'air de dire : tu ne vas pas t'en tirer comme ça, oui, c'est encore un peu là ce souvenir de, de moins en moins contraignant, il n'empêche plus de respirer, je ne suis plus pliée en deux en disant bordel qu'Est-ce qui s'passe ? Ah mais oui c'est vrai et du coup ça va mieux, je sais que je ne louperais pas ce rendez-vous, pour rien au monde, c'est mon petit à moi, mon grand rendez-vous, il est dans mes cellules et si je sais oublier les jours, quelque chose de particulier vient toujours me faire une bonne petite farce qui m'attrape, j'entends alors :
- Bleuzaille, tu crois pas que tu vas y couper ?
Je rigole à la débauchée de moi-même et des clins d'œil de la vie.
Les Ardants toujours Sur Les Charbons ces quelques jours-là..
T'sais que l'Petit veut m'emmener au cimetière ? Y veut Voir, le Grand Petit. Voir, si t'es bien plus là du tout. Il dit qu'il veut te Voir. Mais enfin, ça va mieux, il ne veut plus te déterrer pour prendre tes os. Mon grand Petit, il ferait Tout.
Et moi, je fais semblant d'être des particules de vent qui passent et effleurent seulement. Je regarde au loin et je me dit merde, faut y aller, faut faire face. Aller. On a Rendez-Vous.
Ce môme-là, s'il était pas né pour moi faudrait l'inventer tellement il me rends meilleure, tellement il me force à aller ou je ne veux pas regarder. J'ai de la chance.
Il y a encore les 5 jours d'après, je refais encore semblant d'oublier, c'est facile cela se fait tout seul. C'est sympa, cela fait de moins en moins mal, cette année, tu peux pas t'imaginer ce que c'était drôle. Un truc de fou. Je me suis dévissée, et puis c'était d'occaz encore de mettre du noir sur du blanc : ça colle bien.
Et,
De rebander,
Encore,
Enfin, 
Pour la vie.

Neutrino

Je ne l'ai pas dit jusqu'ici, je ne l'ai dit à personne, je l'ai gardé pour moi, j'ai porté cela toute seule comme une grande, pourtant je ne l'étais pas, j'ai toujours pensé à toi, à ton jeune visage, je vois tes traits fins et pâles, ta beauté, ta fureur qui fût aussi la mienne, il reste que comme toi, j'aime les deffes*, je ne m'en défait pas. Je ne sais pas si c'est à toi que je dois d'aimer les costards, du fait qu't'as eu un costard en sapin d'une balle dans la tête. Tu les portais trop bien, et t'avais la classe d'un mioche engagé, enragé, mon oncle, muon, t'es bien plus grand que moi.
Neutrino mon amour.
 
 
*Casquettes
 

lundi 25 août 2014

Hacke Me XVI - Naeshirogawa

De temps en temps, il relevait la tête en se demandant ce qu'il faisait là. Il n'avait encore jamais été dans cette posture et jamais il n'eût crû pouvoir se trouver si près d'elle au point de n'être plus hanté par les effets provisoires de sa présence, toute de bleue et déroulée dans l'essence produite par les émanations anciennes : il vit le pilon à bascule, et manqua de prendre peur lorsque le mortier accueillit le pilon en lui pour broyer la poudre tamisée, se demanda quel rapport pouvait avoir la finesse de celle-ci avec elle alors que la pluie s'en mêla. Le four chauffait et l'oxyde de cobalt s'y introduisit de lui même, volant vers un contenant qui l'attendait sans impatience. La pluie s'y mêla à nouveau avant que ne se reposent les chemins de création dont elle se détourna pour voler les produits dont elle voulait se munir.

Naeshirogawa avait posé un encombrant problème dans la transformation de l'or et de l'argent. Il le comprit en la voyant émaner du bleu de cobalt pour s'unifier aux métaux de cette époque. Que voulait-elle faire ? Que cherchait-elle ? Elle n'aurait normalement pas dû se tourner vers la silice, la chaux ni l'oxyde de fer. Il ne savait pas ce qu'elle percevait exactement mais commençait à douter de ses protections. Il chassa cette question pour ouvrir les yeux sur ces images incohérentes et pourtant très claires :

Il la vit retenir des feuilles et de la poudre et du chlorure d'or, de l'oxyde de cobalt, du borax, mais encore étonné de la voir se munir de protoxyde de manganèse, d'oxyde d'antimoine et de poudre de fer. Il fut prit d'un doute et se demanda si elle avait déjà été contaminée ou si elle agissait encore seule, dans le crépuscule, avec les mêmes ouvertures qu'autrefois, quand ils étaient ensemble. Que c'était-il passé ? Il ne se souvenait plus, ne comprenait pas et la suivait pour la rapprocher de lui, tout en ne sachant pas s'il faisait bien, s'il était seul, s'il était programmé et induit vers elle, ou s'il avançait librement.

mardi 12 août 2014

XV - Hacke Me, Une Vague De Bleu

Ils étaient assis sur une rangée de 3 sièges confortables, en velours rouille bordé de bois travaillé, côte à côte dans un train du côté gauche de l'allée centrale. Ils s'amusèrent un moment avec une petite fille blonde et discutèrent avec sa mère, dont le visage exsangue, moucheté de tâche de rousseur, fin et tirant vers le bas trahissait la fatigue, et la lassitude à l'exact fréquence de ses yeux gris bleu délavés et dénués de vie. Ils s'inquiétèrent un peu lorsque celle-ci descendit, regardèrent par la fenêtre ce qu'elle faisait pendant que la petite s'amusait seule sur les sièges, puis elle l'appela et la jeune demoiselle descendit.
Le train redémarra. Elle tourna la tête et regarda son air soucieux, se pencha sur lui en glissant sa main et son bras sous sa nuque, déposa sa main sur sa joue dans laquelle il se posa immédiatement avec confiance.
- Qu'y a-t-il ?
- Je ne me sens pas à la hauteur dit-il en caressant sa jour sur la main qui le soutenait. Ma mère.
Elle ne dit rien, regarda ces cheveux presque noir, coupé parfaitement qui se découpaient en contraste comme le noir sur une chemise très blanche. Son autre main se glissa lentement sur son ventre, il se retourna vers elle et ils s'enlacèrent.
Au milieu d'une pièce inconnue maintenant, elle marchait pieds nus sur le tapis, leva la tête vers un meuble brun qui présentait des assiettes de décoration, un meuble qu'elle n'aima pas, s'avança vers lui, se mit entièrement contre lui, fit glisser sa chemise vers le haut, descendit une main à l'intérieur du pantalon et caressa ses fesses fermes en redescendant au plus bas, rebondies, oui, sous une peau beaucoup plus douce que la sienne, tandis qu'il la serra très fort et lui dit lentement :
- Je suis mort.
Et il lui glissa quelque chose de blanc et poudreux dans la bouche en l'embrassant, qui lui donna immédiatement la nausée.
Elle fit un pas en arrière puis proposa :
- On boit quoi ?
Se dirigea vers la cuisine et avant d'y entrer demanda encore :
- Chez qui on est déjà ?
- Nicolas.
Elle avait choisi deux verres qu'elle voulu laver dans le double évier, mais elle dût d'abord cracher et se rincer la bouche avant tout. Alors il arriva derrière elle, doucement posa ses mains sur les os du bassin tandis qu'elle se penchait un peu, puis enserra sa taille fermement et lui demanda deux fois de se soulever encore un peu contre l'évier, ce qu'elle fit tout en découvrant la vue de l'étage du dessous par la fenêtre en s'appuyant elle aussi contre lui.
Elle se réveilla brusquement, mouillée comme une écluse, de pied en cap, et nue, les souvenirs remontaient enfin, si c'était bien les siens, un phénomène lumineux éclaira ses pensées brièvement, peut-être envoyés par la banque de données, peut-être lui, mais pourquoi et par qui ? Elle aussi absorbait la lumière orange des diodes, ils étaient forcément proches. Son bras brûlait plus de chaleur à cause des composants, et son corps ne pouvait plus le supporter, elle ne s'avait plus du tout dans quel lieu elle se trouvait. Le souvenir d'une poterie ancienne la fit partir dans une vague de bleu, et son corps s'éleva alors ailleurs.

jeudi 7 août 2014

Hacke Me


Hacke Me
A l'envers, le sujet est difficile

I.                    Flux

Elle tourna et retourna son bras dans tous les sens avant de trouver la panne. Le cuivre devenait chaud et elle n'avait plus beaucoup de temps avant de pouvoir sortir de la soute. Dehors elle ne savait pas ce qui l'attendait. Elle aurait peut-être dû avertir les autres de son escapade mais elle savait qu'elle aurait aussi pu être découverte et que plusieurs d'entre eux auraient pu le regretter jusqu'à trépas. Le projet définitif n'aurait pas lieu car elle avait transformé les flux énergétiques de tous les passagers de l'avion. Ainsi ils n'atterriraient pas où ils croyaient pouvoir passer quelques jours de vacances mais dans le centre névralgique qui lui permettrait de trouver le matériel technique pour pouvoir réparer ce bras dont elle avait tant besoin. Elle avait glissé plusieurs paires de lunettes dans son sac qui lui permettait d'empêcher les passants de lire ses pensées ou de comprendre qui elle était vraiment. Le matériel qu'elle recherchait était une combinaison de nouvelles données que presque personne ne maîtrisait. Elle savait qu'il lui faudrait passer à travers plusieurs grillages qui protégeaient l'institut de recherche et elle avait déjà un plan combiné à un autre multiplié par 25 possibilités. C'est tout ce qu'elle avait pu faire. Elle avait l'habitude de leurs yeux étonnés d'avoir eu si peu de clairvoyance vis à vis d'elle car son mode de connexion avec autrui était particulier et elle ne laissait jamais quiconque voir ce qui pouvait vivre dans ses circuits. Bien sûr il avait fallu se faire admettre par la catégorie des techniciens mais elle n'avait rien fait pour. Quand ils avaient découvert de quoi elle était capable elle s'était enfuie puis avait rencontré les autres. La fuite : toujours devant et derrière elle. Son bras avait commencé à se décrocher de son corps aussi sa respiration se fit plus saccagée. Elle rampa dans le couloir et dû se décrocher d'un panneau d'aluminium qui commençait à se teinter de bleu. Elle n'eût plus le choix et se glissa en douceur dans le corps d'un jeune homme dont les connexions étaient encore soudées lorsqu'elle se rendit compte qu'elle avait complètement oublié sa caisse à outil dans la soute. Mais il était trop tard. L'avion se mit à trembler. Un frelon incorporé  parmi les passagers pour dépister les odeurs tourna autour du jeune homme mais il ne resta pas trop longtemps - pas assez pour alerter qui que ce soit. Elle pensa tout à coup à la sombre plaine qu'elle avait regardé dans ses moindres détails. Où tous étaient morts brûlés. Mais le corps du jeune homme s'agita et il se mit à tousser bruyamment. Une des tulipes rouges accrochée sur la paroi au dessous de la fenêtre de données sourit et commença à chanter. Elle était presque dévoilée. Elle profita d'une seconde d'arrêt temporel pour reculer d'un temps et retourna chercher le matos. Son bras ne tenait plus qu'à un fil. Elle se laissa guider comme il lui avait été demandé même si elle avait de la peine à laisser cette énergie s'emparer d'elle. Sans doute une autre vie. Elle s'assit sans rien dire sur un des sièges et tourna la tête vers l'homme. Son regard la brûla. Elle ressenti quelque chose dans la structure énergétique de ses corps et dû glisser ailleurs car l'alarme sonnait. Temple de Louxor entendit-elle doucement.

II.                  Backdoor

Elle ne se réveilla pas à l'endroit attendu. Tout d'abord exploiter le terrain. Observer. Son sommeil avait été lourd et elle s'était mal réveillée, le corps endolori et la tête embrumée. Elle eût l'impression de perdre connaissance. Quelque chose ne s'était pas déroulé comme prévu. Évidement, il lui avait laissé accès à des données et se demanda quel était son but car il ne se pouvait qu'il n'agisse sans attention dirigée. Elle avait vu le corps à ses côté même si elle ne distinguait pas s'il s'agissait d'une femme, d'un enfant ou d'un homme. Il avait perdu quelqu'un et lui avait laissé entrevoir ce qui s'était produit. En revanche, il avait bel et bien soudé les accès sensibles, qu'il ne laissait visibles en aucun cas. Une odeur de pluie et de terre lui vint. Elle ne sut pas à qui cela appartenait. Elle était encore sonnée par le voyage et son bras ne donnait plus aucun signe de sensation. Elle réalisa tout à coup qu'elle était dans le noir. C'est ce qu'elle crû un moment pour réaliser ensuite que ses yeux ne laissaient plus passer les images. Elle frissonna. Il s'agissait de laisser quelques ouvertures pour plus tard. Son bras pendait de plus en plus et sa mâchoire commençait à fourmiller. Elle se rappela une vague incantation mais ne s'y attarda pas. Elle était plaquée au sol pour changer et paniqua quelques secondes. Peur, Angoisse, Insécurité. Action se dit-elle mais elle ne pouvait se relever.

Elle se souvint du journal. Le journal qui devait la soutenir. Mais elle ne le retrouva pas dans son esprit. Curieusement lui revenait les informations données par l'homme. Il l'avait regardée sans aucune intention. Du moins c'est ce qu'il projeté. Cependant, un détail dont elle ne se souvenait pas l'avait étonnée : la brûlure dans les yeux n'était pas anodine. Seuls quelques uns pouvaient. La logique des réseaux avait tout enregistré mais ils n'avaient pas pu se saisir de l'essentiel. Ils avaient essayés de vendre des promesses de profit pour extraire ses informations de tous ceux qui étaient recensés mais personne n'avait saisi l'opportunité. Elle se demanda pourquoi sa jambe gauche lui faisait si mal. L'homme avait dû se péter la cheville dans l'accident, elle avait hérité des symptômes. Lentement la douleur remontait, son corps se réveilla très légèrement mais il n'était plus en aussi bon état que dans l'avion. 

III.                 Komme, Komme, Komme

Komme, Komme, Komme insuffla t’elle doucement dans le creux de sa nuque en glissant sous l'oreille droite jusqu'à la base du menton.

IV.               VULNÉRABILITÉS

 Sa jambe droite avait reçu un choc au niveau de la cheville qu’il avait eue fêlée à minima. Jambe gauche affaiblie par le poids de l’autre qu’il avait négligée. Le trajet longeait le petit doigt du pied s’élançant d’abord du talon et l’appui était porté moins facilement qu’auparavant. Son genou avait lui aussi reçu un impact léger mais qui affaiblissait sa démarche.

Son corps arborait une aube dorée tellement intense que cela touchait au point de presque faire pleurer : il véhiculait une énergie très puissante, elle sut qu’il ne pouvait l’ignorer sans savoir à quel point. Cette vibration déployait des secousses très profondes et cela permettait un changement interne déstabilisant. Ce souffle coloré lui permettait d’établir des connexions fines et particulières. Les courbes et les plis dans les tons or principalement s’ouvraient les uns sur les autres et semblaient séparés du corps mais les fils venaient s’enfiler en interne dans la tête, tout autour de laquelle des capacités à comprendre rapidement l’avaient toujours aidé.

Son humeur produisait des sons. Dans tous les cas ses mains guérissaient autant que sa présence. Il voyait évidement à travers les corps mais encore un peu plus loin, et cela ne le passionnait pas encore vraiment. Derrière son oreille droite une petite plaque rouge en croissant de lune et une résolution de traumatisme essayait de s’échapper, ce qu’il n’avait pas encore compris. Cela occasionnait des troubles qui l’inquiétaient. Ces troubles semblaient mineurs mais ils ne l’étaient pas. N’ignore pas les symptômes, il faut y faire face lui lança t’elle.

L’impact derrière l’oreille droite contournait la base de la nuque jusqu’à 5 centimètres près de l’autre oreille. Ses yeux n’avaient pas une vision semblable. L’œil droit éclairait moins bien en interne, une membrane avait été malmenée et quelques menus fils étaient déchirés de l’intérieur. Cela lui occasionnait des secousses dans la nuit. Il avait toujours crû qu’il n’y pouvait plus rien.

V.                  I'm Sorry

I don't have Boss

Nothing is against you

I do not choose

It's Not Easy

Something is going in me

And I Give

What I am

I'm Nothing

I did not want to hurt you

Maybe Something Should Emerge

Everything is ok to reach your authenticity

I know it hurts

I don't have choice

I'm not Comfortable

I'm sure you know

You have my gratitude

With you it's open

This Jerk

It's the Light

And I love this Light

Your eyes will get used

Do not be so angry, Please

VI.               Whispers

Pas prendre,

Ni Donner,

Recevoir, lui murmura t-il dans les yeux

VII.             WILL

Toujours couchée sur le flan, le bras et épaule n'étaient plus raccordés. Ses yeux s’ouvrirent sur une ancienne réalité. Elle voyait mal son visage. Maintenue sur un étal de fer, la pièce exiguë ne lui permettait pas de distinguer ce qui se profilait. Son corps était camouflé sous une cape foncée, ses mains étaient hantées d'un violent ressentiment. Elle vit ce qui s'était passé autrefois entre eux qui l'étreignit douloureusement. 

Elle avait passé l’arme à gauche sous une colère gigantesque. Il avait eu tellement peur et n’avait pas compris ce qu’elle ressentait car il n’avait plus aucune autre vision que celle de la trahison. Le corps allongé sur une couche très mince, dans une ambiance noire et feutrée, son corps s’élança vers l’arrière sous le tranché de sa gorge. C’est à ce moment précis qu’il vit tout son amour dans ses yeux et qu’il comprit sa méprise. Il s’effondrât.

Le désir de vivre la ranima. Coincée sous la tôle et toujours dans le noir elle essaya de se souvenir du principe de contrôle des métaux. La reliance avec les fils n’avait jamais été aisée et toujours effectuée sous surveillance mais elle était seule. Le fil bleu devait être emprunté mais en même temps il ne fallait pas non plus mettre de côté l’urgence de la quantité subtile pour que les fils ne cèdent pas sous la chaleur en emportant le reste de son corps qui aurait pu se consumer de lui même voire basculer dans un autre univers. Il ne le fallait pas. Éviter de tomber sur une marchandise suspecte et se procurer du platine à tout prix. Toute la pyramide centrale était infectée. Elle devait rendre visite à Will.

Une main se tendait vers Elle. Mais la fenêtre était floue et elle hésita. La transparence claire de la fente faisait penser à une fontaine. La circulation de l’eau était suspendue mais continuait à tourner imperceptiblement. Vorticity, Le fil bleu, Le fil Bleu se répéta-t-elle. N’oublie pas le fil bleu. A nouveau la noirceur plongea à l’intérieur de tout son corps. Elle perdit le fil de ses pensées qui s’éteignirent à nouveau dans l'inconscience.

VIII.           Pschü

Et plus rencontrée nulle part...

Il était petit et ses yeux savaient inspecter tout ce qui se trouvait devant lui. Vantard, voleur, menteur, il avait l'œil pour subtiliser les âmes de qui que ce soit. il savait faire montre de vire, volte et voltages en tous sens et en toutes circonstances afin d'effleurer ses proies, les faire mûrir, les cueillir comme des jeunes pousses insensées afin de profiter sans aucune sensiblerie de ce qu'il guignait. Il avait l'œil pour comprendre assez vite à qui il avait affaire et même desservit par une stature commune et sans postiches, il plumait tout un chacun et sa chacune, œil pour œil, dent pour dent, point n'en faut de trop blanc. Grâce à l'acquisition d'un savoir faire transmis de père en bâtard ou de qui que ce soit qui avait pu être volé dans un monde ou un autre, il avait des compétences multiples en relations humanoïdes et savait transgresser ce qui devait l'être au moment opportun avec toutes les races. Ainsi se glissait il dans les portefeuilles des hommes et des femmes s'il le fallait, bimétalliste et fondeur à la fois - même si rares étaient les lits dans la configuration des lieux ou ils vivaient ; il était très au fait de toutes les manigances visant à négocier un contrat, et de ce qu'il fallait faire au lit, dusse-il ne pas exister.

Ainsi l'eût il regrettée : il vadrouillait depuis si longtemps dans la graisse, la suie et d'autres mondes qu'il n'avait pas pensé qu'elle l'aurait quitté si vite. Elle l'avait surpris suffisamment pour qu'il eût envie d'elle mais pas assez pour qu'il reconnaisse qu'elle ne se contenterait pas de stagner où il s'était contenté de faire son trou. Cela était bien avant aujourd'hui. Des lustres temps derrière eux. Ce jour là, Il l'avait alors utilisée avec satisfaction et sans que ce soit toujours comme cela, il avait compris trop tard qu'elle ne lui pardonnerait pas et que ce qu'il avait fait ne pouvait l'être de personne. Il l'avait tournée et plaquée avec rudesse contre une plaque de métal poisseuse et coupante qui servait de banque pour toutes les transactions, et s'était dédommagé d'une obscure journée, en lui écartant les jambes avec un de ses genoux, l'avait maintenue prisonnière sous lui  et s'appuyant sur son dos de tout son poids, avait relevé sa jupe et fait glisser le tissu sur une toison sèche, soulevé les hanches puis brutalement lui avait enfoncé le cuirassé profondément en s'accrochant à ses épaules et en la baisant aussi salement qu'on puisse le faire : de force. Ensuite, il ouvrit le challenge à tout son groupe de commis. 

Elle leva la tête vers le ciel gris foncé, des bandes de bleu passantes lui rappelèrent son désintérêt soudain pour Will. Elle avait mal dans le ventre mais fit taire la douleur qu'elle arriva à faire monter plus haut dans le corps pour ne pas être foudroyée de haine et de douleur. Légèrement, elle se dissocia de son corps. Devant elle, un mur d'un beau gris foncé avec très peu de bleu, pétrole, s'effaça et laissa le ciel sublime de l'obstination à ne plus sentir disparaître. Elle vit ondoyer le grand œuvre du vent dans tous ces déplacements.

Elle n'arriva que partiellement à déambuler ailleurs, alla se coucher à plat ventre à même le sol, et dissimula cet événement en devenant assommante pour l'entourage qui était le sien et ne fit plus que décliner lentement faute de ne pouvoir se confier à personne. Après cela, elle fit barrage à presque tout ceux qu'elle rencontra ensuite.

Au bord du précipice, imbibé de cette mésaventure, elle se jura que personne ne pourrait plus l'atteindre sans même le remarquer. Les souvenirs sexuels étaient parfaitement perturbants. Elle avait bien essayé de les détruire, utilisé des armes de poing, caressé des idées extrêmes et systématiques, mais une préférence s'était exprimée : ne plus compter que sur elle.

IX.                 Ainsi se trouvait-il pendu, + 0,24%

Son désir de maîtrise l'avait amené à rechercher la pointe de l'excellence dans tout ce qu'il entreprenait. Il avait aimé une grande partie de sa vie en calquant sa vie de chercheur avec son anxiété constante qui l'amenait à développer une curiosité hors norme. Tendu comme un arc dans les circonstances de vie les plus simples, s'il se rassemblait dans son corps et acceptait les désagréments passagers provoqués par une vie proche de celle d'un marin qui naviguait de mers en eaux, il savait avoir déjà accompli dans l'instant un grand nombre de faits d'armes non négligeables et était confondu de voir que cela ne valait déjà presque plus rien au regard de ce qui l'habitait dans le moment présent. Habitué à la reconnaissance de ses pairs, la fluctuation des vents dans la vie ne lui faisait pas peur exactement mais tourmentait ses certitudes. Ainsi se trouvait-il suspendu.

Le Château Montrose n'était pas exactement sa tasse de thé, aussi ouvrit-il une bouteille de Taketsuru à l'honneur pour exploiter un plein potentiel sur ces expérimentations multiples. Il se dévêtit pour enfiler juste un jean souple et une veste blanche et confortable, débrancha son portable, s'installa derrière l'écran pour prospecter sur les idées et les nouveautés dans l'air du temps de cette soirée. Il tourna ensuite lentement la tête car l'air bruissait élégamment et la vit foncer sur lui, ne reconnu pas tout de suite qui elle était,  vit ses couleurs tournoyer et se mêler les unes aux autres, puis elle déploya ses ailes et se posa sur sa droite du côté de toutes ses certitudes enchâssées  et avança ensuite d'un pas devant lui sur le plancher clair. Médusé par sa prestance et sa proximité, il retint son souffle, et regarda l'oiseau de proie dans les yeux pendant plusieurs minutes sans que rien n'entrave leur connexion. Le changement s'opéra lentement, tel qu'il le laissa entrer en lui, et le bouleversa pour quelques temps si bien qu'il ne se reconnut plus tellement, et nombre de ses intérêts changèrent rapidement. L'adéquation avec son milieu ne se fit pas aisément, car il se mit à saisir le présent comme il ne l'avait jamais encore prit, ainsi dépendu.

X.                  Retombées, -0,82%

La seule et unique façon avait-elle crû était de partir. S'éloigner de tout. Comme Cela, l'air de tout. Elle alluma un clope sous la douche et écarta le rideau, jeta les cendres au sol et pencha la tête en arrière, encore un peu d'eau chaude, descendit et marcha sur les tomettes rouges jusqu'à la cuisine, reprit une cigarette et l'alluma avec l'autre, mangea des nouilles, huile d'olive, ail et poivre, en alternant avec le paquet de clope entier, ce qui lui prit pas mal de temps, trouva que ce n'était pas classe, ne voulu plus regarder personne, jeta un vague coup d'œil à Brautigan* qui trainait sur la table,  laissa le monde parler et dire ce qu'il voulait sans réagir, ne voulu même pas dire pour se défendre de quoi que ce soit, entendit une petite voix lui murmurer avant de se jeter sur le lit et d'enfouir sa tête dans les bras et les draps, "tu as perdu ton enfant", ainsi les larmes ne la quittèrent pas, tout le monde se détourna, sans savoir,  tandis qu'elle retournait en-elle même d'où personne ne la vit jamais, sauf bien sûr Brautigan*, qui avait écrit retombée de sombrero exprès pour qu'elle se sorte de cette mauvaise passe. *retombée de sombrero traduit de l'américain par Robert Pépin

XI.                 L'ÉTREINTE

Sous la lampe l'éclairage se fit plus insistant. Il la regarda en se demandant si toutefois il n'aurait pas dû...Puis chassa l'idée de son esprit. Il ne franchit pas encore ce seuil, se tourna vers la plante et eut envie de la foutre en l'air, pensa à l'hiver dernier et au manteau blanc de la neige qui doucement s'était infiltré dans son corps, cela avait commencé lentement comme une grenouille qui cuit à petit feu sans s'en rendre compte, la nostalgie s'était emparée de lui comme jamais auparavant,  et il avait sentit le froid. Habitué à snober ouvertement ses sentiments qu'il faisait toujours passer loin derrière, devant toujours fringant il avait avancé à l'aveugle, se dirigeant d'étoffe en étoffe, humant l'air ambiant et se satisfaisant de ce qu'il trouvait lorsqu'il avait pu s'installer dans une ville, privilégiant les soirées de son crû, il avait perdu de sa superbe puisque crûment la lumière venait contrefaire ses plans et il ne pouvait plus se planquer.

Malgré lui elle entrait subrepticement dans son corps, un corps qui acceptait moins bien la lumière que le reste, il avait mal et depuis se voyait de plus en plus touché par l'authentique, il ne voulait plus de bois autour de lui en tous cas pas  dans ces proportions rageantes, il se leva enfin pour se tirer, pria pour qu'elle ne porte pas de rouge, jeta son portable sur le siège avant avec une boite de Cohiba Behike 56 pour se rassurer, et se jura qu'il ne la laisserait pas lui filer entre les doigts car il voulait vraiment entrer enfin en contact. Pas de GPS, la clé et le vrombissement de la caisse, il partit à sa recherche. 

Il avait su qu'il devrait être patient, mais ne s'attendait pas à mettre plus de 5 ans avant que cela se produise et lorsqu'il qu'il la vit, ces années s'étant écoulée sans trop de peine dans une vie terne et cadrée, il comprit que quelque chose se produisait avant même qu'elle ne le regarde, il ne bandait pas, pas encore mais il y eut des petites danses de lumière inexpliquées autour de lui, elle,  le sentit avant de le regarder et lorsque lentement elle leva les yeux sur lui, elle fût surprise de cette attirance, elle ne comprit pas tout à fait, ne reconnu pas ce qu'elle connaissait auparavant, flippa, puis elle le regarda dans les yeux, elle ne voyait plus rien de ce qui était autour d'eux, il eut un peu de mal à respirer devant cette présence évidente, remonta d'une de ses mains ses cheveux et cala sa main derrière sa nuque puis doucement l'enserra. Sans bruit et avec force, ils s'étreignirent intimement, longtemps.

Le voile se mua en petits fragments colorés de bleu, inconscience froide et grise, elle devina qu'un pan de mémoire lui revenait par brins.

XII.               A SEC DE VOILE

Dites moi comment voir dans ce monde étrange ? Le vent glissa sur le sol et rafraîchit tout son corps, sans motif valable. Il s'engouffra sous sa chemise, parfuma son humeur de petites étincelles furibondes qui l'entourèrent. C'était éclatant, comme il se jouait de ses sens, quand soudainement, sous ses pieds, le sol se mit à chauffer tandis que son corps héla presque le bastingage comme s'il y eut une silhouette inattendue à laquelle s'adresser. Des fils de pluie tombant du ciel, drapés de givre bleuté amplifièrent le contact sous la forme d'une cérémonie de nature à compliquer les manœuvres techniques. Il vit la couleur de l'océan dans le vortex, comme une faille dans un système logique, puis se vit et regarder la fille, et lui tendre la main.

XIII.            Elle

Will se sentit mal en la voyant arriver vers lui. Il se détourna un instant et claqua la portière avant du cylindre sur lequel il travaillait avant de reprendre son souffle et de la regarder : elle était plus grande qu'autrefois.

-          Que me vaut l'honneur de ce déplacement ? Lança t-il. Elle ne répondit pas, fila vers la centrale à outils et métaux, extirpa de sa ceinture les clefs attachées à la lampe accélératrice de champs magnétique et accrocha cette dernière en son sein. Will fût médusé par une agilité qui ne sentait pas le meilleur qu'il se puisse pour ce qu'elle risquait de faire. Il avait mis deux secondes à ce que son cerveau amène la pensée à son esprit alors qu'elle penchait déjà dans un temps inférieur, du temps ou lui n'avait encore aucune maîtrise sur rien et ou elle étudiait tous ses gestes, toutes ses décisions, toutes ses angoisses et l'accompagnait partout. Mais elle déjà n'était plus là, partie en un autre temps pour récupérer les éléments d'assemblages à l'étude pour réparer son bras. Will resta marbré de bleu en voyant qu'il avait perdu deux outils en moins de temps qu'il ne le fallût à un capteur chimique pour repérer un système complexe défectueux. Pendant qu'il se produisit un vent qui ensevelit de poudre noire l'antre de Will et tout alentour, elle se préparait à mettre en œuvre des techniques sur la conductibilité de l'ADN non encore observables afin de réparer autre chose que les hélices défaillantes de surcroit, tout au moins les liaisons hydrogènes tout au plus les fils qui se devaient d'être connectés sans être repérés.

XIV.               Haï

Dans le couloir exsangue et dénué de toute sortie, il fallait se faufiler.

Mata gambarimashô Né

La fournaise était infestée de petites diodes orangées.

Dô suru ?

Le mot japonais "haï" est une réponse qui veut dire "J'ai bien entendu ce que tu m'as dit".

Source : Réflexions sur le Japon : http://fisaxij2.blogspot.fr/
Suite en pourparlers avec l'auteure.
:-)

samedi 2 août 2014

Zéro moins 700, Papier Glacé


"Pensez à un lieu que vous connaissez ou connaissiez bien. Un lieu pas trop grand. Peut-être une chambre, un petit appartement ou une petite maison, peut-être l'intérieur d'une cabine, d'un véhicule terrestre, d'un vaisseau; n'importe quoi. Ce doit être un lieu que vous connaissez assez bien pour pouvoir y évoluer en pleine nuit, en sachant ou tout se trouve dans l'obscurité, sans risquer de trébucher sur des objets ou de les briser. Imaginez que vous allez dans un endroit précis et que vous laissez tomber une miette, une perle ou une graine, par exemple, dans une tasse ou un autre récipient..."

 Banks

Papier Froissé Froid Encre Glacée

Octobre ?

''L'homme qui se tenait près de la fenêtre voyait tomber la neige de deux manières différentes. D'abord en tant que masse : il rivait son regard à un point fixe de telle sorte que les flocons se réduisaient à de simples tourbillons et que les oscillations de l'air et les brèves rafales de vent léger qui les chassaient deviennent visibles par l'intermédiaire des cercles, des spirales et des plongeons qu'il décrivaient. Puis, considérants la neige comme un ensemble distinct, il en choisissait un au point le plus haut de cette galaxie de gris sur fond gris et voyait un unique trajet, une seule voie descendante à travers la silencieuse précipitation de la chute. ''

Lain Banks



Billet recueilli déglacé dans une poche de jean's merveilleuse

Nous sommes tous des étoiles ; nos personnes, tous les systèmes qui nous entourent et l'unique système que voici sont le limon accumulé d'anciennes explosions, d'étoiles mourantes dès cette naissance première, qui explosent en silence pour que leur mitraille gazeuse tourbillons, s'agglomère, se concentre, et forme (trouvez mieux moinillons de mes deux)*.

*Lain Banks

Habillez-vous, partez, et risquez tout

I'm ready.
To accept.
Toute résonance.
Laisser traverser.
C'est la vie qui te donne ce que tu as à faire :

Mais votre vie c'est votre vie, et ma vie c'est ma vie. Je vis de manière risquée dans des endroits dangereux. C'est ce que j'ai toujours fait, et j'ai bien l'intention de continuer*

Tout ce qui saute dans tes bras est là pour que tu touches des émotions. Toutes différentes. Le coeur et le plexus connectés. Chaque goutte de pluie qui tombe sur toi veut t'avoir. Pourquoi refuser ce qui est froid ? Ou piquant ? Rien n'est mieux qu'autre chose.

Bienvenue, ce panorama qui envole les feuilles mortes à vos pieds, les craquements au dessus de vos têtes, les perpétuelles collisions sur fond de ciel gris, les déflagrations, les déplacements imperceptibles des vents contraires qui vous étreignent et vous souillent de boue, sont des circonvolutions qui accompagnent de la pluie à la neige, tout ce qui n'est pas intégré jusqu'à être éclairé de 1000 lumières.

Habillez-vous, partez, et risquez tout.
*Banks

Soupe De Concombre

 Elle se demanda si elle leur servirait du concombre frit à l'huile d'olive ou bien rôti en lieux et place des surfilets de poisson gelés ou alors tout reconvertir en une soupe au concombre avec échalotes, de quoi faire pâlir la réunion, se laissa faussement tomber comme un mouchoir sur Typhon* afin de quitter quelque temps la cuisine.
 
*Joseph Conrad

Plume De Mer

La petite fille couru dans le cadre, à grandes enjambées, manteau et chapeau de pluie, cheveux volants autour, inclinant légèrement la tête, de la gauche vers la droite, s'éloigne.

Une autre est, de face, le visage lisse, blanc, un peu plus grande, couleurs d'yeux indéfinissable, regarde droit dans les yeux, s'appuie contre un mur gris noir grains de béton épais qui traverse le cadre de moitié, front déposé contre, en moitié, ne regarde pas l'horizon, ne regarde plus que d'un œil, les mèches de ses cheveux blonds volètent libres comme si rives ne comptaient.

Tempérance Numérique 14

- Est-ce qu'elle te touche...comme ça ?
- Ah...Ah oui, tout à fait... Comme ça.
(Note de COeuR - Papier Glacé - ramassé à la hâte, Gare Du Nord)

Yamato, Asuka

Elle courut dans le cadre, de la droite vers la gauche, propulsée par la peur tandis que le cavalier la poursuivait, glissa au sol, la monture complice freina presque lentement - l'ambiance n'eût plus de souffle pendant quelques secondes - se cabra, et le cavalier éjectable haussant les épaules, s'affala sans bruits et glissant à son tour, sa tempe heurtant alors une pierre qui dormait dans un lit de feuilles pourpres.

Yaki-Gyôza

 Les branches de l'arbre d'agitation et de mouvance battant le deuxième plan intriguaient par leur couleur brune qui se détachait du ciel parsemé de nuages gris et blancs sur fond trempé d'azur, brume saillante, éparse et vagabonde, il pouvait saisir le vent, et le déposer sur ses cheveux, le verser dans ses yeux, éclairage sensitif, il connaissait tous les vents et pouvait les glisser aussi au creux d'une main, dans la brèche d'une plaie, là ou l'intime lui-même était insoupçonné, et même encore plus profondément, et toujours ou il était attendu, il arrivait quelquefois par surprise et pour cela il lui fallait absolument absorber ce met sans lequel il ne pouvait transmettre l'atmosphère dont son corps lui avait fait don et qu'il distribuait à l'envie : Gyõzas au poulet.

No Carnet'''''''Capitaine, Effacements

Pas Envie. Pas envie parce que pour toi, pas là. Comme un sablier les grains ne descendraient pas, le sable ne voudrait pas y aller, ne pas prendre quelque chose ailleurs, ou l'on a pas pu, alors non, et toi alors ? Et toi, et toi et toi ?

On ne sait jamais si cela retirait quelque chose, enlèverait ce qui n'a pu. N'importe quoi. Peut-on être si.......
Oui.

La pluie partout, dégoulinante, chaussures, bras, dos, froid aux yeux, respirer, murs sales, saletés environnantes, café, 5 cents+10+5+10+20+20. 40 cents ? Machine garde tout, des murs sombres aux pensées salies, ça ne va pas, ça ne va pas, ça ne va pas :

- Il est beau ton sac, dit la Capitaine.
Tunis dit-elle tout en se redressant fière et haute pour quelques instants. Tout perdu, mais Dignité.
- Tu t'appelles comment ? C'est joli !
Droit dans les yeux. Tunis.
- Et toi ?
- Marie

- C'est qui ça ?
Ah ?!  Dieu veille sur lui.

Elle se penche, toute en avant sur la table et retourne main :
- Fait voir ! Regarde lignes, l'air de dire, lève les yeux, et dit : t'es jolie !
- Il est beau ton petit sac.

Merde, La pluie dans les yeux !


Capitaine regarde, applique sa main sur, c'est bon, chaud, appuie un peu, c'est le bon pansement, quelques secondes, une main sur une autre main. Puis retire.

Capitaine, tu veux un café ?
Je suis de Tunis, moi !
Oui !!!
Capitaine Toute !

Je reviens demain.
Tu vas où ?
Ah...
Et tu reviens quand ? Quand ?
Demain.
Normalement demain.
Demain ?
Demain j'espère, sinon Dimanche. Mais Demain plutôt.
Bon, je t'attends là, alors.


Embrasser Capitaine Aussi.
A demain Capitaine ?
Capitaine lève les yeux.
Tu t'en vas ? Mais tu vas où ?
Demain ?

Je reviens demain.