dimanche 12 octobre 2014

Hacke Me - XVIII - KµI

Une odeur d'encens épicé l'entoura, une sensation de flou, se concentrer, voir sans voir, décentrer les vertèbres du corps, permettre l'installation, gouverner le protocole, clamer la blancheur, blanchir l'odorat, bloquer les terminaisons nerveuses, laisser croire, franchir le seuil, cloîtrer l'émotion, défenestrer la douleur, visualiser la cassure ADN, voir les hélices décrochées, voler la compréhension, garder le contrôle, ouvrir les canaux, anéantir les fils gris qui traversent l'espace alentour, un enroulé jamais vu autour des brins, il faut le réparer, avec quelle intensité ? Avec quel fragments recomposés ? Par la défragmentation de la lumière ?Trouver le moment opportun, ne pas arriver trop tard, la corde fine peut se briser comme du verre, en un rien de temps, assis en tailleur, par la composition de l'atmosphère pour percevoir les lieux, il lui semblait entrapercevoir les croisements d'hélices mais la douleur l'emporta, il délocalisa son corps, pour trouver les solutions et laissa à KµI le soin de le garder. Il le veillerait.

samedi 11 octobre 2014

L'Autre Aussi

Il avait un visage pâle, je l'ai observé silencieusement très longuement et à de nombreuses reprises. Ses yeux, et à l'intérieur, je n'y voyais rien, rien de rien, rien de connu, rien de différent des autres, cette même absence, ce même détachement, ce même effacement, ce même figé, c'est cela quelque chose de figé, de tenu, de simplement fermé, cloîtré, envahit, du gris, du noir et du blanc, pas de couleur, juste ces yeux là, une photo qui montre qui il est et ce qu'il à fait, ce qu'ils ont fait, je sens enfin que quelque chose de mon cœur s'ouvre encore un peu plus, je ne croyais pas que ce pourrait être toi, je ne pensais pas te voir réapparaître, je croyais en avoir fini, je pensais ne plus avoir à regarder dans cette direction, et grâce à cette chance de pouvoir observer et comprendre ce qui entrave, je puis le voir, je puis voir comme une part de moi se recueille admirablement, avec tellement d'amour et d'émotion devant vous, devant vous deux, et comment cela me fait reprendre des forces, comme cela m'amène devant d'autres issues, d'avoir vu cette présence, d'avoir été vers elle, de l'avoir enlacée, d'avoir senti cette cette chaleur, et c'est amour, de les avoir enlacés tous les deux. Depuis, je respire mieux. 

vendredi 3 octobre 2014

Je Veux Mourir

Je veux mourir, je veux mourir, s'il vous plaît, non, non, non, je ne peux pas, j'ai trop mal, je meurs, je vous en supplie, laissez-moi mourir, que cela s’arrête, j'ai trop mal, j'ai trop mal, que cela s’arrête, pardon, pardon, je recommencerais pas, je le jure, je ferais plus rien pour mériter cela, je demande pardon, pardon, pardon pour tout, je ne le ferais plus, je serais super, je le promets, je promets tout, oui d'accord, tout ce que tu veux, je suis d'accord, pardon, pardon, je veux mourir, laissez-moi, ne me parlez plus je ne peux plus j'ai froid, j'ai froid, j'ai froid, laissez-moi, ne me regardez pas, ne dites rien, je ne peux plus rien, je ne peux pas, laissez-moi gémir, laissez-moi dans les draps, non, non, pas pleurer, ne pleure pas cela fait encore plus mal après, ne pleure pas, je vais pleurer c'est trop fort, je ne peux pas, je ne peux pas, please, pardon, je demande pardon pour tout, oui d'accord, je te dit oui, oui, oui, s'il te plaît, je t'en supplie, j'ai froid, j'ai froid, je vais exploser, laissez-moi dans les draps, je veux être dedans, dans un pull dans un pull doux, je n'ai pas eu le temps de le mettre, je ne peux plus bouger, que les cuisses, que le balancement, que la respiration, si je pleure, c'est foutu, ce sera pire laisse-moi ne pas pleurer s'il te plaît, laisse-moi faire semblant que je ne pleure pas, que je laisse la douleur être là sans pleurer please, je veux mourir, pardon, je suis coupable, j'ai mal, j'ai mal, je vais mourir, faites que je ne meure pas, faites que ça s’arrête, j'ai tellement mal.

Ne plus parler, éteindre la lumière, fermer les volets, si j'ai le temps, tirer les draps sur moi, me recroqueviller, jambes l'une contre l'autre serrée, les draps entre les cuisses et par dessus la tête, faire semblant, respirer doucement pour que ça n'empire pas, pour que cela s'éteigne, pour qu'il accepte de me laisser mourir, je ne peux pas le supporter, pardon, je m'excuse, je m'excuse, je vous en supplie, ne vous en mêlez pas, personne ne comprend, personne ne le voit, personne, ne le sait, personne n'imagine, personne n'appréhende vraiment, personne n'a jamais compris, personne n'a regardé, personne n'y croyais, personne pour moi, que moi pour moi que moi toute seule, juste moi pour m'aider, mais je suis trop petite, mais j'y arrive quand même, mais je connais les gestes, mais je me fais toujours avoir, mais je suis encore sans plus pouvoir faire un geste, mais, je le gère toute seule, mais personne ne m'aide, personne ne comprend ce qu'il me faut, personne ne m'a jamais demandé, personne n'essaye de savoir, personne ne pense que, personne ne sait, j'ai mal, tellement mal, je me transforme, je ne suis plus rien, le silence ouaté quand ça commence à délivrer, je suis une chatte, je suis là, je suis la, mon corps n'a pas bougé, j'ai traversé cela comme cela, sans me plaindre, sans rien dire, sans justifier, sans expliquer, sans dire, sans faire savoir, sans donner de raisons aux pourquoi, sans braver les regards de mépris, sans me rendre compte que j'assure, j'ai toujours tellement assuré, vous ne le saviez-pas, sans me rendre compte que j'ai de la valeur, je les laisse me juger, je les laisse me jauger, cela me traverse, vous me faites rire, vous ne savez rien, rien du tout, et quand ils me demandent, c'est en disant cela l'air de dire mais enfin, vraiment ? C'est vrai ? C'est difficile à avaler, cela leur reste dans la gorge, oui, et quand c'est compris, ou disons effleuré, cela leur vient de dire, de penser, de recracher comme une mauvaise blague que c'est dur à avaler leur jugements, c'est dur à intégrer de s'être trompé, c'est dur à intégrer votre injustice, c'est si dur, que c'est plus facile pour vous de regarder en pensant, toujours et encore, parfois à haute voix, je n'aimerais pas être à ta place, et ils te condamnent, pour ce que tu es et pour ce que tu vis, tu comprends, la vie, ce n'est pas cela. Nous entre nous. Toi plus loin. Écartes-toi. Nous ne voulons pas y penser, nous préférons ne pas t'en parler, faire semblant et continuer le mépris, et à la limite le faire glisser sur l'arrogance de la pitié. Moi, je danse aussi. Et pas comme vous croyez. Je ne vous l'expliquerais pas, je ne l'avais jamais dit, et tout à coup, j'ai eu envie, envie de dire, envie de le dire.