dimanche 27 avril 2014

Rouge Flamboyant

Et vomir ? Il y a cette odeur. En repartant je l'avais oubliée. Rose fuchsia, trop voyant ? Il n'y a pas ton rouge.
 
Je retrouve la vieille anarchiste qui à quitté Franco pour toute sa vie entière dans cet autre pays et que personne n'aime sauf moi. Elle est contente de me voir et réciproquement. Mais attends, ça va qu'elle dit de son œil de vautour quand je lui demande comment ça va pour elle. Elle jette tout le monde. Mais nous on se tient les mains. Tu as vu, on s'est mis du rose je lui dit en riant, toutes les deux. C'est beau ! La prochaine fois je lui ramène un journal. J'ai oublié. Qu'est-ce qu'il y a dit-elle en gardant ma main dans la sienne, l'air de dire, non mais tu crois pas que tu vas m'avoir, et un instant elle retrouve le pouvoir d'oublier que quelque chose cloche pour elle, rien, t'inquiète. T'es venue ? Hier, t'es pas venue ? et cette semaine, alors ??? Tu as pas pu. Je reviens t'embrasser avant de partir.
 
Je te regardais toujours appliquer le vernis et attendre qu'il sèche, Rouge Flamboyant. La matière, la texture, la deuxième couche, la lime, et la magie du résultat avec l'odeur.
 
Je te vois, au milieu, devant, et de dos je pose mes mains sur toi que tu attrapes presque sans rien dire après un coup d'œil pour me voir derrière. Debout dans le dos d'une chaise, droite comme un I et en même pas 3 secondes je sens ma main droite qui n'a plus aucune sensation presque jusqu'au coude. C'est fini quand on se lève parce que ta main à lâchée la mienne. Je n'en reviens pas. Le vide sidéral dans la moitié du bras. Je n'ai pas bougé.
 
Je vois que tu es triste. On part, qu'est-ce que c'est ? Un papier par terre que tu es prêtes à mettre à la poubelle. Les signes d'avant, les gestes que même les autres ne savent pas. Mais attends, c'est qui ton père ? Ah bon ? c'est pas possible ! Ah Bon ?! Il est mort ? Mais quel âge il avait ? Je n'en reviens pas. Et toi ? Tu t'appelles, ah oui, c'est ça ! Tu, fais voir tes cheveux, c'est trop long, faut les couper, attends voilà, derrière au moins, ou faudrait les couper, oui un peu. Ou mettre des pinces. T'es mal coiffée. Déjà ? Ah oui, quand même ! Alors que juste avant tu dis, ah oui, c'est bien ça va. Mais alors celui qu'est mort, c'est ton père ? Comment il s'appelait ? Et ta mère ? C'est quoi ça ? Un foulard ? Si, il est bien. et, ton petit machin, là, il est bien aussi. On rigole. Tout le monde l'aime bien le petit sac qui part en lambeau et auquel je m'accroche encore. Non, je n'ai besoin de rien ? Non, non, ce n'est pas la peine. Si, c'est la peine !



Rose Ardent.