lundi 22 septembre 2014

A l'Arrachée ? Même Pas.

J'écris encore dans ma tête, c''est vrai que si je retranscrivais ce serais, ce serait bien mais non je ne peux pas, je ne pourrais pas ce ne sera plus les mêmes choses, cela veut dire que j'ai de la chance, de pouvoir le faire, que le petit que je ne veux pas forcer à venir, c'est vrai quoi, tout le monde trouve que ce n'est pas grave, que c'est bien qu'il vienne mais non, il ne faut pas exagérer la dernière fois une femme hurlait au secours, je vais mourir, je meurs en en vomissant une texture marron foncée qui pouvait être du sang, alors nous avons fait demi-tour au galop et je l'ai laissé dans l'entrée, le temps de prévenir parce que personne n'y prêtait attention.
Vous pouvez pas aller voir l'infirmier ?
Comment ?
Non, non, j'y vais, bougez pas.

Resté bien sage, et cool dans cette entrée affreuse, terne et puante, il y a pire ? Lieu de merde, faudrait tout organiser autrement notamment charger les intervenants d'être un peu plus pro, un peu moins agressifs, un peu plus formés et aussi un peu plus reconnus, bien sûr, comme d'hab, je ne loupe rien des faux airs, ni des bonnes intentions, ni du ras-le-bol ni de, ces gens qui en viennent à être maltraitants faute de moyens, faute de gaz, faute de personnel, faute de cœur, faute d'humanité, faute de quoi, c'est déjà bien qu'il y ait une chambre, une chambre avec quelques vagues trucs qui te ressemblent, et la tu vas mal, tu es triste et mal, et quand tu reviens ? Je ne sais pas. Je m'étrangle. Et lui c'est qui ? Et toi ? Et, c'est qui pour moi ? Ah, oui, bien sûr, évidement. Tu me reconnais de loin, un air de déjà vu, j'ai toujours déboulé à l'improviste quand personne ne m'attends et pas là quand on me voudrait pour le moment attendu, Ah, c'est toi ! Dis-tu, soulagée.

Elle, elle te regarde maintenant comme elle ne t'a jamais vu, il était tant, j'ai fait un milliard de trucs pour que ça se reconnecte entre vous, la volonté n'y pouvait rien, c'était trop dur, c'avait été trop fort, c'est comme ça la guerre des fois, et des fois c'est encore pire.

Le petit qui veut faire le grand, fait non, non, je ne veux pas y aller, parce qu'il m'a entendue dire je ne vais pas le forcer, déjà si il vient parfois ce n'est pas si mal.

Puis, aller, on y vas !!! Je veux la voir ! dit-il d'un air enthousiaste, mais au fond, il sait que nous n'allons pas nous marrer, il comprends tout, il me fait un sac de voyage avec milles figurines et jouets pour faire semblant d'oublier ou on va, 3 kilos, et comme pour passer le temps, il vas faire bang bang, zzzzzzzzzzzzzzzzz mmmmmmmmmmmmmmmhhhhhhhhhhhhhhhhhhh scraaaaaaaaaaatch.


Et nous rigolerons peut-être pour ça, et volontiers, et avec tout le plaisir que l'on peut en tirer.


Évidement, tu es de plus en plus mal, je me débrouille pour oublier, pour cette fois si je ne peux plus être près de toi aussi souvent, c'est elle qui peut, qui ne peut pas mais qui se traîne pour aller te voir, c'est qu'enfin elle se sens proche de toi, 70 ans après, ça faisait un petit bail qu'elle en pouvait plus, toi tu regardes toujours au loin comme si tu cherchais quelqu'un, tu es qui pour moi te demande t'elle ? Vous n'allez pas me donner cette ce gilet ? Et vous alors ? Elle te l'offre, je te réponds : ah ? l'air content et soulagé, il te plaît, tu remontes les manches, moi, je les aurait laissé pendre, ou remontée jusqu'au coude plutôt. On essaie les boutons, on fouille dans les poches, il est bien !

Je l'ai toujours vu mais maintenant je saurais quoi en faire, je t'ai accompagnée dans toute tes absences fidèlement, comme le bon petit clébard que je sais être parfois, parce que je voulais comprendre, je voulais comprendre, et puis je t'ai toujours aimé, ta présence humaine sans rien de bien autre que de la pacotille, que ne pas se parler, ne presque pas se parler, mais certains mots seront essentiels, je voulais savoir, bon, je n'ai pas tout su, tant pis, je laisse tomber ce sera mieux, tu me fais confiance.

Quoi, ils t'ont laissé comme ça !
Viens, viens on monte, on va faire ce qu'il faut, on a volé une petite fleur dans un bout de jardin qui dépassait sur la rue, un truc de rocaille pas terrible, on est venu à l'arrache, tout à coup, il a dit allez, viens on y va, comme pour m'aider, il sait, histoire de, on est venu à l'improviste, il voulait me soulager car il savait que, je voulais venir et que ça me manque, j'ai eu la tête qui tournait, deux fois, il a fallu que je me tienne, je tenais plus, jeter les bouquets de fleurs séchées, regarde celui-là, il est fichu, tu dis, et celui là ? ça va ! Tu ne dis plus que tu me trouves trop si trop ça, un peu plus, un peu ceci ou cela, ohlala, je suis mal coiffée ? Oh oui ! c'est normal je ne me suis pas coiffée alors, on s'marre encore, et là, c'est mieux, cheveux détachés ? Oh, oui quand même !

Mais bon. Tu ne m'as jamais trouvé bien, sauf des fois, des jours ou moi, je n'en pouvais plus de moi-même, ça tombait, les jours ou vraiment, c'était impossible que tu ne te rende pas compte que, non, cela ne pouvait pas être un jour ou j'étais bien.

Toi non plus tu n'as pas été là quand j'ai appelé au secours, personne était là.

Moi, je viens quand même tu vois. Toi, tu me jetait un petit regard, tu disais mon prénom, prends pas froid au cou ! T'es pas assez couverte ! Ah non, tu vas m'attraper la mort, mais regarde-la !!! Tu refermes les portes, tu regarde par la fenêtre, tu tires les rideaux et tu dis, il fait soleil, non, ferme la fenêtre, tu m'as tellement eu à tes côtés sans que je ne dise rien que parfois, nos nous regardons dans les yeux sans rien dire et, je connais la signification de chacun de tes soupirs, je sais ce qui te plaît, ce qui te fais rire, ce que tu penses, alors quoi de neuf ? Je sais ce que tu veux savoir. Ah bon ? D'accord. Tu acquiesces, ce qui est abject c'est que, le temps s'est arrêté, et la, c'est toute ma famille ?

Tu me demandes.

Je t'explique tout, mais pas comme à une enfant.

Je te rappelles qui je suis, et je termine en disant : et c'est moi la plus belle.

On rigole : je me venge un peu, de tout ce que tous on pensé sans savoir, sans imaginer, sans comprendre, et sachant que cela a été rare les fois ou tu me trouvais bien. Aussi.

Ah bon ? Tu n'approuvais pas rien, mais presque rien, mais toujours avec une vrai gentillesse, la gentillesse de ceux qu'on a battu, traîné par les cheveux, humiliés et plus.

Moi, je te prends les mains et je reste collée comme une chatte, et je ne bouge plus, je suis là, je vois bien que tu le sens et que c'est chaud entre nous.

Et tu me reprends les mains sans rien dire comme pour dire, oui, oui, mais tu ne diras rien.

Ce qui t’intéresse c'est t'évader. Le présent, tu n'en veux pas, tu regardes, tu juges, tu n'aimes pas les mal habillés, alors que tu t'habilles comme une plouc avec des breloques affreuses et des robes que tu arbores comme une diva sapin de noël plus moche que tout. Enfin presque tout. J'ai réussi à te subtiliser un bracelet noir avant que tout le monde ne se serve, un jour, il y a 20 ans,  je l'ai vu et j'ai dis JE L'ADORE TU ME L'DONNES ? Et tu as dit oui tout de suite alors que normalement, dès que quelque chose m'attirait, tu disais, ah non, c'est à la mode, je l'garde ! J'ai mal partout. Ils me prennent pour ton autre fille, et bien sûr, je ramasse les clous de ce qui à déplût. Vous n'êtes pas sa fille ? Non ! Et toi, tu dis, d'un air choqué, juste un air, un air de dire, c'est bien ma veine, et c'est fini, je ne te laisse plus te faire passer pour ma mère. Non. Je l'ai jamais voulu. Ils t'ont laissée dans le noir pour le petit déjeuner et la table était sale, pas débarrassée, le lit pas à ta hauteur, et le pire de tes meubles est dans ta chambre. Tes machins Louis 15, une horreur, mais là, c'est pire encore, mais toujours dans ton style propret, qui cache tout, qui enseveli, qui camoufle, ton grand âge, ta détresse que tu endures, tu es intéressée et tu dis que tu veux et c'est nouveau, tu commences plus à définir. Nous allons encore bientôt pleurer, et je le ferais encore pleurer. J'ai un peu peur pour Elle, aussi. je n'aurais pas fait comme cela, nous arrivons même à être entièrement d'accord, jamais n'est coutume, et moi je ne sais pas ce qui me prend, je mets du bleu sur les paupières, enfin ce qui semble en être, je me dis, moi aussi, je dois avoir l'air plouc avec ça, mais je le mets quand même, parce que ça me fait plaisir, je ne sais pas, quelque chose reviens un peu. L'espagnole qui fait toujours la gueule ne m'a pas reconnue, je ne t'ai pas reconnue dit-elle en m'engueulant, c'est joli ça dit-elle en tâtant mon écharpe vaguement colorée qui doit être éclatante à côté du noir qui ne me quittait pas, et bien c'est nouveau, je me mets au gris, anthracite et si je n'ai pas, perle, quitte à faire une faute de goût, alors évidement le foulard en couleur me semble presque criard.

Je fais semblant d'être belle que j'dis à mon anarchiste, enfin, j'essaie un peu, qui me répond, et ben voilà, toujours en m'engueulant, c'est pour ça que je ne t'ai pas reconnue, et nous explosons de rire devant les soignants qui se demandent bien ce que peuvent se raconter les deux qui pouffent comme des dindes.

C'est bien dit-elle !

Puis elle m'observe par en dessous, et me dis, ça va mieux, hein ?
Comme si j'avais commis une faute.
Oui, je suis en faute, coupable de me sentir mieux, j'ai du mal à l'accepter aussi, je le laisse partir, je vois que j'avance, mais je ne sais pas où, enfin pas pour tout, et elle le sait.

Et tu n'est pas venue depuis longtemps !  Alors ?Alors ? demande t'elle : je ne m'excuse pas et je la laisse m'engueuler encore, ça me fait du bien. Je souris et elle,aussi se reprends tout de suite.


Je la regarde, elle à maigri et est au plus mal.
- ça va très mal elle dit, comme si elle se confiait de tout en 3 mots. Et je le sais bien.
La dernière fois je lui ai amené une petite surprise, elle était contente, mais ne l'a pas gardé longtemps.

Tu reviendras ?
Oui.
Et quand ?
Je ne sais pas.
Ah boooon !!!!  dit-elle en me regardant dans les yeux et en ne disant pas, et bien bravo ! Ces lèvres pincées me disent, "c'est Malin".

Je l'embrasse. 

vendredi 12 septembre 2014

Hacke Me - XVII - Chikushou

Elle tournait sur elle-même en un mouvement qui pris le dessus sur toute autre action car elle était emmenée dans un tournoiement violent qui ne lui donnait plus la possibilité de bouger, de penser ou de se mouvoir. Dans la toile qu'elle avait tissé, prise entre le mur et la machine à laver, elle tournait et retournait en une spirale follement tenue entre les fils qui enveloppaient son corps. De bruines de poussière bleue elle était issue, matérialisée maintenant ici bas, dans le corps d'une araignée de jardin, qui avait crû bon de nicher ou il ne fallu pas.
Très progressivement avec le sentiment d'une cassure ultime, elle dût se raccrocher, et le fit à son souvenir. Encore lui, qu'elle avait observé car vu en transparence pendant qu'elle volait une partie des composants nécessaires à la réparation des cassures d'ADN de son bras.

Le chemin à prendre avait bifurqué, il faudrait aller faire un saut dans d'autres lieux qu'elle avait consciencieusement évité, avant tout : Chikushou. Elle se le dit.
 Je dois y aller...