lundi 31 août 2015

Il Fallait Absolument


Alain Gnaedig est finement mené, comme une longue nouvelle, mais c'est un roman, court et bon.
 Envie de relire Passage des Miracles, peut-être, ou un autre Naguib Mahfouz, ou bien  Bacima AJJAN-BOUTRAD. Oui, nous verrons. En attendant, j'ai lu chez Julliard, LE CIMETIÈRE DES POUPÉES, un autre roman court qui semble s'apparenter à une longue nouvelle, qu'on lirait d'une traite un dimanche matin et BOUCHE COUSUE, une petite perle, que je lui ai préférée, mais qui n'a rien à voir du tout, ou presque et que j'ai beaucoup aimé.
Je ne suis pas sûre de lire 2084. La fin du monde, c'est vrai. En revanche, je découvre

Edna O’Brien, aux Editions Condé NAST



l'homme

  de JÓN KALMAN STEFÁNSSON me plaît beaucoup pour commencer. Je n'aime pas trop les signatures, mais vous trouverez l'auteur dans la très bonne librairie, 1000 pages, pour conversation à Vincennes.

J'ai également aimé, FYI :

Catwings d'Ursula le Guin. http://www.cafardcosmique.com/LE-GUIN-Ursula,288

Gomorra, dans l'empire de la camorra.

ARTICLES :
http://solko.hautetfort.com
http://next.liberation.fr/sexe/2014/02/25/non-la-fellation-n-est-pas-une-invention-occidentale_982871

CECI :
Le vent se lève.
Nausicaa de la vallée du vent.

CELA :
Les Gros Mots, 
http://www.editionsmilan.com/livres-jeunesse/documentaires/4-ans-et-plus-7305/les-gros-mots



 

vendredi 28 août 2015

Comme une aigrette qu'on aurait mise au frigo par inadvertance même plus foutue de lever une aile

Assisse sur les bords de, non, à genoux, comme une aigrette qu'on aurait mise au frigo par inadvertance même plus foutue de lever une aile, je commence à tomber, je gerbe. Environ à deux ou 3 jours d'intervalle, pendant 2 à 4 heures. Je tremble, je finis toujours par demander pardon pour tout ce que j'ai fait de mal, je recommencerais jamais, je jure devant l'éternel, vite, vite le lit, ne me dites rien, laissez-moi. Je ne peux plus me lever du lit pour attraper ce qui pourrait me calmer, à un mètre, je met 3 ou 4 heures pour arriver à faire un geste. Un peu de répit quand même de temps à autre. Mais non t'as rien ! T'as toujours été dans l’esbroufe ! Moue Dubitative. Suspicieuse. Dégoûtée. Lèvre inférieure qui mange le sol avec un petit air de te dire que tu n'es qu'une pauvre cloche, de te pousser dans les orties, que leur vie à eux ils la méritent bien et que toi tu ne vaux pas un clou, et bien, et ils ne le croient pas, évidement, ils sont pas croyants. C'est comme cela, il y a des gens incapables d'humanité tant qu'ils n'ont pas eux-mêmes expérimenté un grand malheur, (ou ceux qui n'en ont plus après en avoir expérimenté un), un bouleversement, et qui même s'ils y ont goûté, devient leur principale découverte, ils vous regardent et peuvent maintenant en parler d'un air profond, pas de vous mais d'eux, ils ont touché le fond, mais comme ils sont des gens bien, Ils savant quoi faire, eux,  ils ont eu 20 ans pour connaître un peu de lucidité mais cela ne leur vient qu'à 40 ans, et oui, ils viennent de perdre un ami, ne se souviennent plus qu'il ne trouvaient pas cela grave pour vous, c'était la vie, le jour ou cela vous est arrivé à vous, depuis, ils ont eu quelques malheurs et ils vous regardent avec l'air d'avoir compris que, ils se savent savants et ne perdront leur superbe que comme ça, parce que la vie va tellement les toucher, que, tout à coup, ils vont voir les autres un tout petit peu autrement, pas vous, vous c'est différent, eux et les autres mais seulement ceux qui en sont dignes. Car ils prennent toujours le SDF pour un malheureux qui les époumonent de terreur, alors ils votent à gauche, de quoi, on n'en sait rien, pour que depuis ce bord là rien ne se rapproche pas trop d'eux, ils crient famine quand ils reviennent du ski qui les à plombé parce que eux ne sont que les petits moyens, les riches sont vraiment des méchants : alors qu'eux ils ont leurs principes, ils ne sont pas racistes mais n'ont aucun arabes parmi leur amis, ou alors des arabes un peu distingués quoi, lettrés, qui ont fait des études comme le reste de leurs amis, à moins que celui qui n'ait pas fait d'étude se soit distingué avec un bon petit salaire, ils aiment, ou alors, ils sont gentils avec les arabes parce que les arabes sont opprimés et ils sont contre l'oppression, mais par contre s'ils ne connaissent rien à Das Kapital, ils trouvent que ceux qui se contentent d'avoir une vie minable l'ont bien voulu, ils ne savent pas qui sont ceux qu'ils jugent, mais ils en ont peur, les bateaux de migrants les affolent, ils trouvent qu'ils ont de la chance, quand même, de vivre en France, alors ils dépensent moins, de moins en moins, et commencent à se rendre compte comment la crise est dans leur porte monnaie en achetant le moins cher possible, le moins possible, surtout pour les autres, mais tout pareillement il n'y a pas beaucoup de gens qu'ils fréquentent ou dont ils s'approchent qui n'aient pas un certain niveau, ou alors ce sera pour leur donner quelque chose, sans complaisance pour leur condition, non, eux, ils ne voudraient pas, cela ne se pourrait pas pour eux, ils sont vaillants et généraux, généreux, ils éloignent d'eux la maladie en fonçant tête baissée parce qu'eux ils aiment la vie, ont peur de montrer que tout ne va pas bien, n'aiment pas la littérature un peu trash, font semblant de rire quand ils constatent qu'ils ont tord en se foutant de la gueule des autres, bien sûr ils essaient d'avoir tord eux qui ont toujours le bon point de vue, la meilleure façon d'agir, le je sais mieux que toi, je gerbe, oui mais toi, vraiment, et les voila en train de vociférer après les méchants qui volent "les places handicapé", c'est pas bien, c'est pas beau, que c'est moche ! C'est pas croyable ! Vraiment, les gens ne sont pas éduqués n'est-ce pas ? Et puis ils te regardent sans savoir ce qui se passe, en ayant toujours nié, en refusant la réalité avec tellement de maladresse et de vindicte, car vous n'êtes pas quelqu'un de bien, quelqu'un qui mérite le moins, cela les rassure de s'éloigner de vous car ils veulent briller, vivre bien, et côtoyer les bonnes gens du gotha, comme dit Houellebecq, leurs parents middle class aimaient les beaux livres recouverts en skaï, du genre la bicyclette bleue, le livre du journaliste qui à perdu sa fille d'une anorexie, ("tu as vu il a souffert", "tu l'as lu ?"), ils ne liraient pas Virginie Despentes, évidement, ça les dégoutte, ils ne liront jamais Burroughs, Albert Londres à la limite, mais ce n'est pas assez récent, ils liront du meurtres pour mémoire, Millenium, des polars, de la littérature un peu gentillette, et des très bons titres aussi, c'est vrai, Houellebecq évidemment, non, c'est trop, enfin c'est marrant finalement j'ai accepté de dormir avec Houellebecq en fait, ils n'aiment pas les gros, parce qu'être gros, c'est que tu bouffe trop, et c'est pas bien, il faut aimer la bouffe mais pas question d'être gros, ils ne savent pas ce qu'est un traumas, ils ne savent pas ce que c'est que camion qui t'explose dans la gueule à 130, c'est trop pour eux, il vaut mieux faire semblant, semblant que ce qui t'arrive n'est pas rien, je gerbe encore, ils commencent à le réaliser, je gerbe encore, mais de plus en plus élégamment, je gerbe mais moins, je me distingue nettement, maintenant, je gerbe, mais je ne l'ai jamais mis en avant, je laisse parler, je gerbe mais je ne m’arrête pas à cela, je laisse filer, je gerbe encore, je laisse médire, je gerbe, ça fait toujours très mal, je les laisse à leur mépris, je gerbe mais j'ai de la bouteille, je ne leur en veux même plus, je gerbe mais j'ai toujours tenu le coup, je gerbe mais j'ai bien fait tout ce que je pouvais pour m'adapter, je gerbe mais je ne pense plus qu'à moi, maintenant, même si chaque fois, je suis comme une aigrette qu'on aurait mise au frigo par inadvertance même plus foutue de relever une aile.


samedi 22 août 2015

Métabolisme

Quelques années de merde au compteur plus tard,  (si je tournais le mitigeur il me restait dans les mains, je voulais de l'eau froide elle me brûlait, j'avais flingué 4 à 5 ordinateurs qui avaient clamsé sans que je n'ai eu le temps d'aucune sauvegarde car je bossais toujours à la sauvageonne, la maison avait failli brûler deux fois et nous avec, je m'était cassé quelques trucs ça et là, avait perdu du suc malgré la volonté de fer qui m'habitait et faisait flipper les plus sceptiques qui finissaient par vouloir courir sur les mêmes chemins que moi ou engorgeaient les autres de mépris, je perdis une maison, une famille, un homme, un enfant, ma réputation, ma crédibilité, plus personne ne me respecta, je ne reçus pendant 5 ans que du déni, des injures et des humiliations du corps médical, de ma famille, mes amis se dispersèrent presque tous mais je ne mis que peu de temps à être appréciée et aimée encore tout autant sans pourtant développer de liens trop rapprochés car peu de gens s'y risquaient vraiment, certains n'osaient pas m'aborder comme d'habitude et ceux qui le tentait étaient toujours surpris de celle qu'il pouvait rencontrer réellement, je ne laissais de toutes façon que certaines personnes m'approcher et je tentais parfois des coups de poker ou j'échouais lamentablement à m'être entichée amoureusement de quelque personne à un moment donné, mais j'avais déjà ouvert des paris audacieux plus que fructueux et j'y avais toujours pris goût, le goût du risque que la plupart des gens cachaient dans leur portefeuille et au fond de leur cœur, que moi, je pouvais ouvrir somme toute très facilement si toutefois, je le décidais vraiment et que je sache ou ne sache pas ce qu'il adviendrait, je faisais parfois de pures rencontres qui bouleversaient vraiment ma vie, cela avait toujours été le cas. Ce qui était drôle c'est que la plupart du temps, les gens ne me croyait pas, cela avait toujours été, aussi je ne luttais même plus ou presque pour donner le change sauf seulement avec quelques éclairés qui descendaient directement de mars et me saisissaient très bien. Quitter cependant mon acharnement à ne plus parler à personne ne me quitta cependant plus ou presque, j'écartais vivement tous ce qui ressemblait aux faux-semblant mis à part quelques cas pratiques si quelque chose me touchait particulièrement chez quelqu'un, je tentais parfois le diable,.

Heureusement il me resta un enfant qui m'abrutissait de questions successives du genre mais enfin pourquoi les Daft Punk mettent des casques de motos pour faire de la musique ? Combien coûte une guitare électrique je veux faire du rock, 25 euros ça irait ? Je voudrais bien aussi être vendeur de guitare et il faut faire beaucoup d'études pour ça ? Tu comprends pas que je veux être vendeur ? Donc, je ne veux pas faire d'études est-ce que tu comprends ? Je veux vendre des guitares à 2 millions d'euros. Si j'en vends plein, j'aurais plus que 2 millions d'euros ! Et avec deux millions d'euros, je m'achète la guitare électrique que je veux. Regarde combien ça coûte, tu as regardé ? Je veux une guitare, je suis près à vendre tous mes jeux de DS pour m'acheter une guitare. Tu ne pourrais pas faire un autre enfant ? Si j'avais un frère qui n'était pas mort, je pourrais faire de la moto avec lui au moins, ce serait super ?!  Mais non, je ne suis pas trop petit. Faut faire quoi comme études pour faire de la moto ? Houellebecq ? La Possibilité d'une île ? Tu crois qu'on pourrait s'acheter une île ? Partir vivre dessus et ne plus jamais aller à l'école ? 

J'avais failli perdre la motricité, le langage et la vue, mais ce qui était sûr c'est que mon potentiel érotique se développa dans des mesures étonnantes qui fit le plaisir et la stupeur de celui qui arriva à accoster mes rivages tortueux, nous ravit tous les deux, dans des mesures très différentes mais de très haut voltage pour chacun car je commençais à me réveiller très sérieusement et à ne plus supporter grand chose qui me contrarie tout en étant d'un tempérament très ouvert, si on peut dire car ce n'est pas exactement le cas, tout au moins, trouver écho commençait à introduire beaucoup plus de bonheur et dans mon intimité et dans ma vie. J'avais cultivé la joie, mis en jachère je ne sais quoi dans les capucines, les poivrons, trois ou quatre animaux qui avaient évidement clamsé eux aussi sans prévenir, mes écrits même pas sauvés du vent, mes désillusions, mes croyances et mes objectifs, mon acharnement, ma sexualité, mon tempérament sans concession, mes silences, mes angoisses et ma profonde foi devant l'éternel : mon corps me le fit sentir au plus haut, et je voulu monter encore.

Elle est ou mon épée en bois ? J'en ai besoin ! Donne la moi. Bon, je prends la vraie. Alors donne moi la fausse. Non, je ne l'ai pas trouvée. 

Je constatais que l'effet que je produisais était assez clairement le même que celui qui m'arrivait quand j'étais plus jeune, avec plus de clarté et de précision, et je restais cependant toujours très distante en ce qui concernait toute forme d'intimité que je réservais à certaines personnes à un moment donné, et qui une fois perdue, ne revenais plus jamais, au grand dam de mes amours passés car je m'affinais avec le temps comme un grand vin qui se bonifiait avec le temps, et le travail et ils ouvraient les yeux toujours trop tard sur ce qu'ils avaient perdu.  Et ceux que j'avais vraiment aimé finissaient immanquablement par me regretter toujours beaucoup et éperdument, à peu près autant que moi mais ils s'en rendaient compte bien plus tard que moi je ne l'avait éprouvé : cela avait toujours été ainsi, j'avais fini par accepter les trucs complètement cons qui ne changent rien à rien. Je m'amusais comme une petite dingue à écrire n'importe quoi, mélangé à ce que je voulais, ce qui était d'une jouissance absolue, car l'interface avec le réceptacle m'était tout aussi vital que l'espérance de m'en sortir, de guérir et de garder la vue ou bien peut-être de devoir vivre sans plus jamais percevoir tout ce que j'aimais regarder chez les autres, leurs yeux, leur chaussures, leur rictus de mécontentement, la jalousie, les ciels nuageux, la couleur du vent, les mots sur les lèvres, la colère contenue, la souplesse des relations en mouvement, mes envies de tout toucher et de bidouiller les sons, les mots, les nouveautés, regarder, prendre et toutes les rencontres visuelles qui ne semblent qu'être normalisées par l'habitude instantanée de la vision au réveil quand on ouvre les yeux et qu'on se lève.

Il me fallait quand même obligatoirement faire quelques poses pour vivre autre chose, ce que j'eus beaucoup de mal à faire. Je ne pensait plus que bitumé, et je devenais maintenant beaucoup plus souple, je le constatais de plus en plus car presque plus rien ne pouvait entraver ma bonne humeur, et je riais comme une enfant à tout ce qui se présentait de mieux, quand je ne m'énervais même plus si les pieds de la machine avaient claqués en même temps que je dusse éponger 6 litres d'eau qui se dispersait sur toute la surface de la cuisine en 3 minutes alors que la beauté de la vie voulait bien enfin me donner quelques fleurs ça et là. J'en voulais toujours plus, plus de sexe, plus d'amour, plus de rire, plus d'écrits, plus de job, plus de tout. Si je dus donc me contenter du moins, celui-ci finit par s'inverser dans la tendance inverse.

Enfin plus ou moins car le matou de la maison vient de se jeter en arrière et de faire exploser le miroir "LOOK AT YOUR FACE ! IT LOOKS LIKE AN ASS !" qui était posé sur le lit et depuis lequel on pouvait normalement contempler son propre visage en face du trône de la maison).

M'accompagne amoureusement, toujours les mêmes écrits, qui me ravissent et me donne une occasion de rire à pleine gorge osé-je dire, ceux-ci, putain ça fait du bien :

Extrait, La Possibilité d'une île :
J'en suis page 161...
(...)

"J'appris de surcroît ( avec certaines difficultés - Les Français, on le sait, n'aiment pas parler de leur salaire) que si l'actrice était payée cinq cent euros par jour de tournage, eux devaient se contenter de cent cinquante. Ils ne faisaient même pas ce métier pour l'argent : aussi incroyable, aussi pathétique que cela puisse paraître, ils faisaient ce métier pour baiser des nanas. Je me souvenais en particulier de la scène dans le parking souterrain : on grelottait, et en considérant ces deux types, Fred et Benjamin (l'un était lieutenant de sapeur-pompier, l'autre agent administratif), qui s'astiquaient mélancoliquement pour être en forme au moment de la double, je m'étais dit que les hommes étaient vraiment de braves bêtes, parfois, dès qu'il était question de chatte.

Ce peu reluisant souvenir me conduisit vers la fin de la nuit, à l'issue d'une insomnie quasi-totale, à jeter les bases d'un scénario que j'intitulais provisoirement "LES ÉCHANGISTES DE L'AUTOROUTE", et qui devait me permettre de combiner astucieusement les avantages commerciaux de la pornographie et de l'ultraviolence. Dans la matinée, tout en dévorant des brownies au bar du Lutécia, j'écrivis la séquence prégénérique."


Avant La Pluie Merveilleuse

Se laisse tomber à ses genoux, devant, pose sa tête contre elle, l'entoure, de ses bras la presse, la tourne sur elle-même, hume, tremble et tente de choisir de quelle face il la veut, se relève, appuie sa nuque contre, la déporte vers le mur, la plaque, glisse ses doigts sur ses joues, le pourtour du visage, la fait descendre en appuyant sur ses épaules, se cale fermement, glisse dans sa bouche, un peu, tient sa nuque, d'abord doucement puis entièrement, la relève et l'embrase, ne regarde plus, lui met la bouche contre la sienne, l'étreint, l'allonge, la regarde, retourne, la laisse détourner, il la veut depuis longtemps, lui parle très directement, la déstabilise, la laisse attendre un peu plus, lui demande, ordonne, murmure, lui donne en jouissant, des secousses, soulève, abandonne son esprit, abandonne le temps, exige, touchant l'attachée des bas noirs, ouvre, la laisse ouvrir, abandonne tout, avec elle, avant la pluie merveilleuse.

vendredi 21 août 2015

Le Gardien

A cette époque je ne donnais pas grand-chose de la vie d’un cheval, qui servait à rabattre des hommes et à les parquer dans des enclos grillagés d’où personne n’avait le droit de sortir. Il y avait eu les incidents et ensuite, comme de bien entendu, les enfants avaient été enlevés. Leurs parents n’acceptaient de survivre qu’à cette condition : avoir un espoir de les retrouver avant la mutation, une mutation dont on parlait et dont personne ne connaissait le contenu.

Ils enduraient péniblement des heures de travail au soleil, des heures à construire des remparts avec des projections concentrées afin d’amener les fils qui descendaient du ciel vers leurs brèches pour rejoindre le clan disparate des échangeurs d’âme. Ce qui ce passait ensuite nul ne le soupçonnait. Les enfants au matin, n'étaient plus présents.

Le ciel s’obscurcissait toutes les deux heures et pour ceux qui avaient eu des parents prévoyants des possibilités de renaissance dans une autre dimension devenaient concrète à la faveur de leur disparation. Mais personne ne pouvait croire réellement à ce qui se produisait maintenant car le changement avait eu lieu si rapidement, que tous ceux qui étaient quelque peu plus instruits aussi bien que les autres comprenaient qu'une période d'obscurantisme aussi sobrement menée n'était pas naturelle et ne pouvait pas ne pas avoir d'objectifs malheureux. Cependant, ils avaient les mains liées et ne pouvaient qu'être des catalyseurs d'énergie. Et céder aux obligations.

La frénésie qui s’emparait de ceux qui commençaient à monter était décelable et ils étaient chassés comme des proies par des hommes et des femmes montant comme des flèches des chevaux utilisés jusqu’à épuisement, puis parqués ailleurs leur disait-on : les places étaient chères. Pour ceux qui ne pouvaient survivre qu’en décimant des populations entières, afin de s’arroger le droit à la vie, rien ne comptait plus que de dominer par la mort : tuer assurait une légère différence dans les composants chimiques qui préexistaient pour l'ascension que tous voulaient. 

Si chacun tentait de stopper l'ascension de certains, les chevaux obéissaient immanquablement aux ordres et personne ne pouvait en comprendre ni la nature ni les fins d'une infrastructure incompréhensible dont tous ignorait l'histoire. Certains en tuaient d'autres pour que les possibilités ne soient pas restreintes, ainsi une fausse tranquillité se manifestait dans les corps, trop peu de temps pour jamais être rassurante.  Personne ne savait plus pourquoi de telles pratiques existaient. Peu cherchaient réellement la réponse au vu des résultats connus.

Personne ne donnait plus jamais à boire aux chevaux non plus : ils étaient élevés pour la chasse, nourris au minimum pour leur donner de la force vitale en extension croissante. Juste avant de mourir toutes leurs attaches visibles tombaient au sol avant qu'ils ne s’affalent brusquement, même pendant une partie de chasse. Car chacun, même les animaux, étaient pourvus d'un ancrage, qui permettait simplement de rester en vie, au seuil le plus minimal de l'état de vie. Des lueurs plus ou moins translucides occupaient chacun des organes vitaux, ainsi que d'autres filaments qui se laissaient voir de temps à autres. Quand les chevaux mouraient, ils étaient laissés sur place et disparaissaient sans qu’on ne voie ce qu’il pouvait advenir de leurs carcasses ni qui en utilisait les restes ni même à quoi ils auraient pu servir. Cela restait dans le domaine de l'incertain, et même s'il y avait eu des épieurs, aucun de ces amateurs n'en étaient revenu vivant, ils avaient disparu avec les chevaux.

Le petit homme était vêtu tout de gris, en costume trop grand et le soleil de plomb lissait ses rides sur lesquelles l’eau produite par son corps s’écoulait comme si la peau de son visage n’était que rigoles microscopiques, à débit translucide et à peine perceptible en surface cependant qu'à son contact l'état se modifiait. Il dégageait de l’eau, et de ce fait les plantes s'étaient mises à pousser autour de lui, contre lui et à se déplacer dans son sillage. Peu tentaient la première et unique option qui était celle-là même de le respecter, quoiqu'il en soit.

Ses cheveux toujours noirs, chasseur incontesté, le vieux observait les moineaux calfeutrés dans la végétation qui se déplaçait en même temps que lui, ramassait de petites pierres sur le sol aride et sec et les tirait lestement à la main, les atteignant à chaque tir d'un seul coup. Les moineaux tombaient alors au sol raides morts, ainsi les avalait-il d’un coup : juste après les avoir fait griller au soleil, posés sur un rocher pendant 1 heure   environ, alors fins prêts pour qu’il les gobe comme des œufs. C'est ce qui lui procurait de l’eau dans le corps et concourait à, un étonnant circuit.

Hormis celui-là, ce qui se produisait au dessus, pourquoi les enfants disparaissaient et pourquoi toujours une chasse à l'homme se livrait à cheval afin de livrer des corps parqués en enclos, utilisables comme des lampes qui se réunissaient au même endroit, avec un seuil de souffrance exacerbé pour pouvoir servir à des buts jamais clairement connus : nul ne le savait encore, nul ne saurait si les explications ou la connaissance serait un jour partagée.

Un guerrier barrait la route.



Tu te souviens de celle que je t'ai offerte et que tu as gardé toute ta vie sur toi ?

10 ans, bordel de merde, 10 ans à avaler ton décès par cette presse de merde, un encadré qui m'a laissée sans voix, un encadré de merde. 10 ans pour accepter avant d'aller me recueillir.

Lui, il disait : 

- Ecoute quand même, tu devrais y aller !
- Non.

- Tu veux pas que je t'emmène ?
- Non.

Un jour ensoleillé, je lui ai dit :

- Dis, tu m'y emmène ?
- Oui. Je suis content que tu y ailles enfin.


 Lui, Elle, Moi. Nous y avons été tous les trois.
3 Des Plus Belles Pierres Pour Toi.






jeudi 20 août 2015

''Le film relatait la vie d'un homme dont la seule distraction était de tuer les mouches à l'élastique."

Hier, je me suis achetée un petit bijou à la toc et je suis tombée sur une vendeuse complètement à la tac, désagréable, impolie, presque insultante. J'ai commencé à la regarder dans les yeux, et j'ai vu que c'était un outrage pour elle que l'on ne lui achète pas quelque chose qu'elle estimait tellement bien, au regard du prix, que son défaut, avoir perdu un  petit brillant ne dusse flirter avec le fait que j'ai un critère pour acheter ou ne pas acheter, "à ce prix là". Ensuite elle m'expliqua sa désolation de ne pas pouvoir présenter les bijoux comme elle le voulait, puis devient de plus en plus sympathique, après m'avoir généreusement plainte d'avoir engendré un insecte sauteur qui se prenait à l'envie de gratter en allumant le feu ou de tournoyer comme un Gansta Rap Man avant de faire des démonstrations de boxe en public : ce qui lui faisait quelqu'un à plaindre, moi, comme le fond (le bon fond) des saintes utopistes (qui ne s'accrochent qu'à des bardées huileuses à la faveur d'un éclairage utile pour les pauvres ignares inconscient de leurs propres lacunes), et que l'on arrose de grains de maïs tandis qu'ils eussent préféré des orchidées ou du pavot (pour eux, on n'espère plus mais on compatit (souffrir avec) et l'on offre sa blancheur naturelle gratis, du fond de son âme, avec un petit sursaut d'emphase comme l'innocence des petits oiseaux qui se débarrassent de leurs parasites et se plumoient d'aise dans le sable, avec plus ou moins d'élégance mais un plaisir certain.

J'avais déjà expliqué dans mes billets précédents que je voulais écrire, je ne l'ai sûrement pas expliqué finalement, des billets, des chroniques, bref, un genre que je j'aurais bien voulu exploiter sur du court, le format, avec un contrat, genre, 2000 euros pour des chroniques hebdomadaires, libres de contenu, de liens, d'actualité et de de dire ce que je veux, ce serait quand même la moindre des choses pour obtenir quelque chose de sensé : je vous livre cela, à vous finalement de lire ou pas, même à ceux qui ne lise qu'un mot, je dis merci. 

Je plumoie, tu plumoies, ...

Je n'ai pas trouvé : je préférerais nettement qu'on vienne me dire (au lieu de vous avez le potentiel artistique pour être éditée, on ne peut pas vous classer, vous écrivez entre l'essai et autre chose, on ne peut pas vous classer, il faudrait, vous devriez, ..., bien  qu'Actes Sud avait été très très bien avec moi et une autre maison d'édition dont je ne me souviens plus le nom, je n'ai pas la force de soulever des montagnes russes à force de propositions, je préfère faire. (même des petites propositions de 5 lignes).

Donc je me suis mise à écrire des billets, qui pleuvent de temps en temps : ça dépend du vent. L'embêtant, avec cette envie démesurée que j'ai de m'amuser en travaillant, c'est que je n'arrive plus à lire...

Depuis que j'ai perdu ma fille, je me retranchais derrière des habits noirs, mais une rencontre sexuelle inopinée m'a donné le goût de me remettre à aimer. Et, avec se déclinent toujours mes penchants naturels. Écrire plus, entre autres. Et baiser.

J'avais évidement entendu parler de Houellebecq, et je n'avais jamais eu envie de le lire, je préférais l'entendre parler lui, que d'entendre parler de lui, et comme j'ai manifestement toujours un train de retard, c'est peu de le dire, j'avais laissé la tempête médiatique opérer sans plus m'y intéresser. Tout livre me tombant immanquablement des mains (ou presque). Mis à part, Les Carnets de Montherlant
Et, cela fait déjà pas mal de temps.

J'ai quand même ouvert - mais je ne le lirais surement pas, Houellebecq en fait de Dominique Noguez au hasard :

EN GUISE DE CONCLUSION

Extrait d'une lettre de Michel Houellebecq :
Mon cher Dominique,
La remarque selon laquelle mon oeuvre n'est qu'un gigantesque "en fait" est si juste quelle devrait normalement me paralyser; à moins qu'elle ne m’entraîne vers de nouvelles voies; on ne sait jamais, en fait.

Cela m'a quand même fait marrer, en fait.

Hier, j'ai dormi avec Houellebecq, et enfin, je me suis marrée, enfin, j'ai joui de pouvoir caresser ces pages éditée chez Fayard pendant la lecture, qui restaient dans mes mains, La Possibilité D'une Île à eu l'autorisation de dormir avec moi. 

Le film relatait la vie d'un homme dont la seule distraction était de tuer les mouches à l'élastique.

(Je ne sais pas comment je vais faire parce que j'avais prévu de faire vivre et d'écrire sur un homme qui ne voulait plus parler à personne et dont la seule distraction était de lancer des pierres sur des petits moineaux, avant de se les faire griller et de les avaler tous crus  : à moins d'avoir le culot de le faire quand même, c'est moi qui suis grillée).

J'avais vu Houellebecq, interrogé au lendemain des attentats et comme ça m'est arrivé avec certains auteurs, certaines personnes, et il m'avait vraiment touchée. 
Je n'en suis que page 88. 

lundi 17 août 2015

Je Prendrais Un Bon Café Demain Matin

Je ne le trouve pas, c'est lui, de dos, voûte royale, mal installé, un pull que je n'ai jamais aimé, vous voyez pas que ça déconne et que ça urge ?

Un oreiller.
Évidemment.
Vous voyez pas ?

Calé devant table, repousse le café au lait, jamais de café l'après-midi mais finalement noir oui, ils ne savent rien, introduisent pour fixer le mot déjeuner dans la mémoire des corps et nomenclatures.

- C'est toi, ?
- Ah oui !

(Tu déboules toujours sans prévenir,) content se te voir disent ses yeux rassurés.

Faut manger Monsieur Truc, j'ai pas faim, non pas de madeleines, j'en ai marre, mais vous les aimez M'sieur truc ! 

- Allez ! 

- Non.

Tu n'en veux pas ? Okay.

Lui parle parce que je suis la. Faut. Elle lui enfourne d'office la madeleine au risque de l'étouffer, alors qu'il parlait, il tousse et s'etouffe bien.

- Et bien voilà !! Elle est bonne hein !!?

C'est bien sûr, enfoncer de force de la nourriture pendant qu'il essaie de parler.


Ne peut répondre, ne peut se lever, ne peut presque plus ouvrir les yeux, n'aime pas ou il est, main sur le dos, pas le temps de débriefer, même pas le temps de la détester, je préfère présence totale pour lui.


- Il boit pas son café ? (comme s'il n'y était pas)
- Non, café noir brûlant sinon rien.
- On ne savais pas. Je demanderai pour qu'on lui en serve un demain matin.


- Vous êtes sa fille ?
- Non ? Mais, Ah d'accord !!!


- T'en veux pas bien sûr ?
- Café au lait, j'aime pas.
- Oui, je le sais.
Demain matin, je boirais un bon café noir.
Un vrai.

- Ça va toi ?
Et non, il ne peut plus le demander.

- T'es gentille.
- Non, je préfère rester la. 

- C'est à toi ce beau petit sac il aurait dit mais il peut plus ?
- Tu l'as eu où ?
- De la bonne came.
- Il te va bien.
- Sont longs tes cheveux. Fais voir !
- Trop ?
- Un peu.

Marcher, traverser les murs, voir savoir tout ce qu'ils ne voient ni savent.

L'amulette dans les mains vers 4 heures du mat, demandé l'origine à, meso-americaine dit-il, ointe, rite funéraire ?

Je la pense passeuse d'âme.

Posée près de moi, elle est la.


Téléphone.
Vous êtes ? 

Médecin.
Détresse respiratoire.
Oui, il était avec moi, et l'infirmière de nuit.

A quelle heure, s'il vous plaît ?

4 heures, ce matin.
J'ai des frissons.


dimanche 9 août 2015

Une Petite Goutte de Sang (Qui veut des biffetons ?)

 Malheureusement, j'ai la flemme : évidement, j'aurais bien voulu vous parler de la Grèce.
C'est avec enthousiasme que je vous présente TEXAS FOREFER :
Un roman très doux et poétique à souhait : je ne vous le conseille pas (vous savez bien que les conseils ne valent pas un clou).
- C'est quoi une siffleuse ?
- C'est une indienne qui quitte le camps en douce, la nuit, et imite la chouette en sifflant dans ses paumes pour attirer son prétendant. Mais elle le fait courir dans tous les sens. elle se planque dans un buisson, et, au moment ou il croit qu'il va pouvoir lui conter fleurette, elle disparait à nouveau. C'est pas très loin de ce que font certaines de nos femmes, mais les indiens les chassent des camps.
Si ce que j'écris ne vous plait pas vous n'avez qu'à visiter ce blog, il a l'air bien : voici l'article de Christophe Laurent, pour ceux qui aiment avoir des trucs en rabe.
Si le fœtus est en position convexe, se souvient Orito, c'est-à-dire, si sa colonne vertébrale est recourbée à la manière d'un acrobate chinois, et que sa tête se trouve entre ses tibias, alors elle devra lui amputer le bras et démembrer le reste de son corps à l'aide d'un forceps à dents, puis extraire chacun des sinistre morceaux. La mise en garde du docteur Smellie est claire : tout reliquat pourrirait dans l'utérus, et serait susceptible de tuer la mère. Cependant, si l'enfant est en position concave, se rappelle Orito, les genoux du fœtus, sont repliés contre sa poitrine : la sage-femme pourra alors amputer le bras, faire pivoter le fœtus, insérer des crocs dans les orbites, puis extraire tout le corps, qui sortira tète la première. L'index de la sage-femme localise la colonne vertébrale bosselée de l'enfant, parcourt la délimitation entre la dernière côte et le bassin, puis rencontre une oreille minuscule, une narine, une bouche, et un pénis de la taille d'une crevette. "Position concave, annonce Orito au Docteur Maeno. Mais le cordon est enroulé autour du cou.
(...)
Tandis qu'il ramasse des limaces sur les choux avec des baguettes, jacob remarque qu'il a une coccinelle sur la main droite. Avec la gauche, il fait un pont que l'insecte, diligent, traverse. Jacob réitère l'exercice plusieurs fois. La coccinelle doit croire qu'elle accomplit un long voyage, alors qu'elle ne va nulle part, songe-t'il.
 Si je vous envoyais vers un article des un roc, Est-ce que j'aurais raté mon billet ?