Son désir de maîtrise l'avait amené à rechercher la pointe de l'excellence dans tout ce qu'il entreprenait. Il avait aimé une grande partie de sa vie en calquant sa vie de chercheur avec son anxiété constante qui l'amenait à développer une curiosité hors norme. Tendu comme un arc dans les circonstances de vie les plus simples, s'il se rassemblait dans son corps et acceptait les désagréments passagers provoqués par une vie proche de celle d'un marin qui naviguait de mers en eaux, il savait avoir déjà accompli dans l'instant un grand nombre de faits d'armes non négligeables et était confondu de voir que cela ne valait déjà presque plus rien au regard de ce qui l'habitait dans le moment présent.
Habitué à la reconnaissance de ses pairs, la fluctuation des vents dans la vie ne lui faisait pas peur exactement mais tourmentait ses certitudes. Ainsi se trouvait-il suspendu.
Le Château Montrose n'était pas exactement sa tasse de thé, aussi ouvrit-il une bouteille de Taketsuru à l'honneur pour exploiter un plein potentiel sur ces expérimentations multiples. Il se dévêtit pour enfiler juste un jean souple et une veste blanche et confortable, débrancha son portable, s'installa derrière l'écran pour prospecter sur les idées et les nouveautés dans l'air du temps de cette soirée.
Il tourna ensuite lentement la tête car l'air bruissait élégamment et la vit foncer sur lui, ne reconnu pas tout de suite qui elle était, vit ses couleurs tournoyer et se mêler les unes aux autres, puis elle déploya ses ailes et se posa sur sa droite du côté de toutes ses certitudes enchâssées et avança ensuite d'un pas devant lui sur le plancher clair. Médusé par sa prestance et sa proximité, il retint son souffle, et regarda l'oiseau de proie dans les yeux pendant plusieurs minutes sans que rien n'entrave leur connexion.
Le changement s'opéra lentement, tel qu'il le laissa entrer en lui, et le bouleversa pour quelques temps si bien qu'il ne se reconnut plus tellement, et nombre de ses intérêts changèrent rapidement. L'adéquation avec son milieu ne se fit pas aisément, car il se mit à saisir le présent comme il ne l'avait jamais encore prit, ainsi dépendu.
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