samedi 21 février 2015

Hacke Me - XXI - Liaisons d'hydrogène

La main entra. Cela était chaud et doux, puis la mesure se fit plus folle, une sensation étonnante de jouissance rapide et intense, très forte puis de plus en plus inconnue, très chaude, étendue autrement différemment sous l'effet de, ...

- On a mangé quoi cette nuit déjà ?
- Poulet et nouilles sautées au soja.
- Chikushou* ! Le saté.



Encore des souvenirs qui flottaient en suspension dans son esprit. Les modifications internes n'étaient perceptibles que très brièvement. La bataille qui ressemblait à une entrée dans le désert et offrait pour seules frontières l'élévation de la température programmée comme une délicate ascension, Sans comprendre pourquoi, même s'il lui était soumise l'idée de recherche du journal, elle ne pouvait s'y tourner respectueusement. Elle se demanda un instant s'il n'était pas à l'intérieur d'elle-même, car elle n'avait plus les mêmes sensations dans le bas-ventre, l'alchimie entre les pensées et le corps ne lui ressemblait plus guère, ce dont il lui fallait automatiquement tenir compte pour progresser vers l'équilibrage attendu : elle n'avait plus l'impression que son bras était réparable, cependant qu'un seul fil était encore attaché au reste de son corps,  il fallait donc chercher, délirait-elle ? Un grand changement était en progression, elle expira lentement, elle était comme prise en embuscade, essaya de se couper des souvenirs, tout en étant très sûre d'avoir a y prêter une attention qu'elle ne devait pas laisser se dissoudre. Elle ne savait même plus ou elle se trouvait, ni en lieux ni en temps.

Aucune possibilité de mouvement, le sens de l'équilibre était tout autant rompu. Les brins. Les brins d'ADN. Il fallait faire le bilan. Elle le fit à sa manière toujours dans un système de pensée non répertorié, cela était très étrange car il n'y avait que quelques moments pendant lesquels la dilatation du temps était possible et elle se sentait décalée par rapport à ses habitudes de gestion des données qui n'apparaissaient plus exactement de la même façon, elle se concentra :

État des lieux transitoire, filament argenté beaucoup trop fin, enveloppé de bleu et sensible à l'entourage, bras insensible, déplacement de plusieurs disques et vertèbres qui empêchaient d'être dans l'axe attendu, brûlures partielles, plus 2 profondes qui avaient attaqué les tissus anciens, à réparer en urgence, ce qu'elle n'avait pas encore entrepris, ayant été maintenue au sol aux côtés de...exclure le souvenir, le garder pour plus tard. La lumière entrait encore trop faiblement à la surface du corps tandis qu'elle était dense et présente sur toute la partie supérieure du corps, la gifle était que le tissu musculaire était réparable mais qu'il ne fallait pas attendre et qu'elle devait le faire seule, en trouvant les possibilités de le faire de l'intérieur, mais encore et aussi en surface, tout en ne s'introduisant pas dans le système sanguin. Quelques trous noirs apparaissaient ça et là et il fallait également les traiter rapidement, les envelopper de bleu glacier, pour stopper la progression, puis...Il fallait fixer son attention au plus haut point. Quelque chose sembla lui avoir été dérobé...

Le rythme pulsatif de ses pensées était dangereux, inexpliqué car il s'était immobilisé à plusieurs reprises, cela devait amener à ressentir et à combiner les informations ou juste les laisser émerger : dans les brins d'ADN, il y avait encore d'autres petits circuits qui avaient des fonctions spécifiques, elle vit brièvement un fil rouge zébré de d'or orangé et de blanc; Le blanc était toxique, mais à quel point et que signifiait-il ? Elle évita soigneusement de laisser entrer les influences extérieures cependant quelque chose en interne avait pris possession d'elle et résidait dans les combinaisons d'énergie qu''elle ne pouvait encore définir. 

La présence des liaisons d'hydrogènes dans les molécules d'eau s'invitait comme une réverbération étrangère dans les fragments de ses pensées.Kµll, entendit-elle. 

- Putain d'merde ! Il s'était manifestement introduit dans son corps. Ainsi dû-elle l'empêcher momentanément d'accéder à ses pensées et à sa pratique du temps. Sans bouclier, elle décocha donc un coup de bâton dans la ferveur la plus totale à ce péril invisible. Cela expédia l'intrigant. 


Chikushou* : merde.

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