Les deux femmes s'installèrent près de la femme et de l'enfant. Elles étaient algériennes. Elles nouèrent conversation, c'est votre premier ? Et il à quel âge ? Et vous n'en avez qu'un ? Le ton, le regard et le mépris se lisait visiblement sur leurs visages, salis par la pauvreté. Mais vous l'avez eu à quel âge demandèrent-elles l'œil fardé de violence latente et grimace de dégoût. Devant l'invite à ne pas poursuivre cette conversation, elles se gaufrèrent de vulgarité, l'insultant du haut de leur propre cinquantaine totalement délabrée : pauvre vieille, t'as vu ton âge, mais regarde là, c'est une vieille, t'es même pas française en plus, Salope, elle a des pommettes hautes, c'est une slave chaipaquoi, elle doit pas avoir de papiers, une Rom, c'est sûr dit l'une d'entre elle en crachant par terre, ai s'croi ché elle, grosse pouffiasse. La femme regarda son enfant de 2 ans, retira prestement la pique de ses cheveux et cria en les menaçant, ce qui les déstabilisa. Comme pour reprendre de l'allant elle crièrent en femme offensée par le malin, sale raciste, espèce de raciste, connasse, on va t'éclater vieille salope, viens t'battre ! Tous les arabes du bus se retournèrent sur elle. Je suis raciste parce que je n'ai pas envie de parler avec vous ? Ouais connasse crièrent elles en descendant à leur arrêt, on les connais les sans papiers, sale Rom de merde, tu viens nous prendre notre taf criaient t-elles juste devant la vitre du bus en tapant comme des folles du côté de l'enfant, descends salope, on va t'éclater sale raciste. Ai s'croi chez elle était belle ce jour là et bien d'ici, ses amis d'enfance étaient pour la plupart, Africains, Arabes, Kabyles, Gitans, Tunisiens, Marocains, Turcs, Antillais, Réunionnais, du Cap Vert, Polonais, Russes, Portugais, avec un pointe d'Espagnols et d'Italiens, et quelques autres français d'origines diverses.
Elle serra son enfant contre elle en pensant au brouillard.
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