mardi 15 septembre 2015

7 livres sur le Grill et Un Homme Glacé

Alina Reyes, avec cette très bonne nouvelle, qui inspire visiblement à la limite du plagiat des auteurs d'érotique,  "Le Boucher traduit au Japon, (quinzième traduction) : c'est agréable mais ça tue aussi. Qu'est-ce que je pourrais bien écrire, maintenant, d'aussi fort ?" Ou un court roman disent-ils, que l'on peut lire ici m'a engagée, au détour d'une flânerie, à acheter Ma vie Douce chez Zulma. Première page dédicacée de la main de l'auteure, pour Serge Le Vaillant, Ma Vie Douce et Mes Amitiés, Ce sont des journaux, dont voici deux extraits :

Je pense à toi
ou plutôt à ton sexe, rond et dur,
à l'immortelle magie d'une belle érection,
aux va-et-vient langoureux
de mes doigts, de mes lèvres, de mon ventre, de mes seins, de ma peau affolée,

au plaisir infini de la lave ascendante
je pense à l'amour
avec ton corps comme un pays à explorer
et je pense à nos corps
qui s'enflamment et se perdent
étoiles filantes.

~~~

Vous imaginez-vous parfois, que la guerre pourrait être ici, dans notre ville, que nous pourrions vivre constamment sous la menace des bombardements quotidiens ? Non, je crois qu'on ne peut l'imaginer. Si on avait pensé un instant que la guerre pourrait se faire chez nous, on ne serait certainement pas tant pressé de la déclencher. Nous accepterions bien d'y envoyer nos soldats, mais nous sommes tous bleus de peur devant la mort.

La preuve, Dès que l'Europe est menacée d'actes de terrorisme, on n'y voir plus le bout du nez du moindre Américain. Festivals, tourisme, affaires... Ils annulent tout, ils se défilent, ils détalent, désertent, la seule vue d'un aéroport leur fout les tripes à l'envers, ils sont morts de trouille.

(...)

En attendant ces vaillants guerriers seraient-ils aussi prompt à s'échauffer pour faire régner l'ordre s'ils devaient y risquer leur peau et celle de leur famille, avoir la guerre chez eux ? Et tous les autres pays qui les ont suivi docilement, n'auraient-ils pas un peu renaclé, eux aussi, n'auraient-ils pas déployés un peu plus d'imagination pour éviter l'affrontement armé, si celui-ci avait dû avoir lieu sur leur sol ?


Qui ne connaît pas Yann Moix ? 
Encore un qui aime Montherlant, c'est pas vrai ! Mais cela tombe sous le sens :

J'ai beaucoup aimé Jubilations vers le ciel (quel bon titre), sans parler d'un livre excellentissime. Évidement, (c'est évident) l'auteur est intéressant, et par ses écrits et comme homme (puisque c'en est un). Les cimetières sont des champs de fleurs est également sublime. Pourquoi ? Vous n'avez qu'à le trouver tous seuls. Je pensais lire celui-ci La Lettre d'Amour et puis non, je me suis tournée vers Naissance dont voici 3 extras extraits  

(...)
Quelques semaines après notre visite au Salon de l'enfance battue, mes parents commencèrent un de ces stages dont M. Babinaux-Vayroult leur avait vanté les mérites. Par chance, une délocalisation des activités de l'APEB avait permis à la région orléanaise de bénéficier d'un ancien dojo, impasse du Coq - en face de l’hôpital aux épais murs de prison - que mes géniteurs apprirent avec davantage de science, d'art, à malmener ma peau, mon moral, mes muscles, mes artères, mes cheveux, mes articulations, mes membres - tout ce qui, d'une manière générale, appartenait non seulement à mon corps, mais à mon être. a mon être tout entier, pris dans son ensemble, mais ou chaque zone devait être amortie, ou du moins visitée, du moins appréhendée comme recoin possible où faire souffrir, où envisager quelque supplice original, intéressant - pertinent.

L'homme qui dirigeait ces ateliers était un quadragénaire recouvert de plaques rosâtres dont aucune pommade ne semblait venir à bout. Il possédait, afin de regarder le ciel ou ses pieds, deux yeux laiteux aussi mornes que des bubons, et chaussait des souliers de fort grande pointure eu égard à sa taille (française, moyenne, médiocre). Il aimait les pull de laine, le chocolat au lait, les vacances avec sa fille sur le littoral, et arroser les fleurs ( magnolias, touffes de fenouil, glaïeuls maigres) qu'il déposait deux fois par semaine sur la pierre tombale accueillant le nom et le prénom de son épouse décédée lors d'un accident de téléphérique. Le téléphérique, sans crier gare, s'était décroché (col de la Madeleine) telle une boule de Noël de sa guirlande de Noël - l'image n'est point gratuite puisque le catastrophe (cent vingt trois corps humains retrouvés en chicots et glaires sur la pierre neigeuse) s'était produite le jour de Noël. L'homme, cet homme-là, ce veuf de téléphérique (qui trompait la décédée future avec l'abrutie femme d'un mécanicien de Tigy) se prénommait Maximin et portait le patronyme à la fois sévère et amusant de Theotokos. Maximin Theokotos appréciait mes parents et mes parents appréciaient ce Maximim Theotokos. il y avait de la bijectivité dans ce rapport. De la bijection. C'était une entente logique - une mathématique adéquation.

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Quel mystère je fais. Je suis une drôle de fille. Je suis invisible. Je suis partout. Je suis garce. Mes contributions sont lancinantes. On ne peut pas dire que je sois intelligente : quand je suis là, je ne me pose plus de questions. Je puis être raffinée. Très élaborée. intermittente, constante. toutes les panoplies me plaisent. Perpétuel avatar. Mais je sais bourdonner aux même basses, sans arrêt. je sais transformer les secondes, les minutes en siècles, en millénaire. Je suis toujours une fin en soi. Quand je me dissipe, je reste en buée dans l'enfant. Il est abruti l'enfant, il semble revenir de Perse, de Mésopotamie, de Saturne. Semble établi dans une temporalité autre, installé sur une autre géographie. J'opère un gouffre dans l’événement du temps. Quand les coups recommencent, je ne me sens plus moi-même, je ne répond plus, je suis comme éteinte, assourdie, je n'ai plus de voix, je suis muette.

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Je suis l'homme générique, presque habile, moins froid qu'eux : qui raconte. Je suis à l'aise avec la vérité. Je veux qu'on me lise chez les femmes. Elles comprendront enfin ce qui se cache dans le cerveau de ceux qui les caressent, les font pleurer, souvent les quittent et les mortifient. Voici les grandes lignes. C'est le champs de mes trouvailles que je maintenant publie. Toute citation extraite de ce livre sera ridicule : le contexte est le héros. N'ampute pas le héros. Ce serait encore épouvantable pour : ma "réputation". Il est 7 heures du matin, café. Je vais descendre acheter les journaux. Je vais les lire et demain, je recommencerais volontiers. C'est une impression du temps, cyclique, qui me convient face à la mort. Je n'ose pas sortir pour autre chose. Je ne fais rien d'autre. je reçois les factures. J'entends dans les escaliers des gens qui sont contents de leur vacances. C'est péniblement que je vais livrer mes secrets dans ces pages : on va me les piquer."



Évidement, l'habitude du retard, puisque naissance est sorti en 2013, et, Ma Vie douce en 2001 (les journaux sont de 1999 à 2000) quel qu'il soit devrait vous faire penser à Alphonse Boudard, lequel si je me souviens, bien en retard à un rendez-vous pour organiser un acte de résistance, jeune homme ayant évité le sort réservé à ses amis et compagnons, du fait d'un mouchard qui les avaient feinté, ils finirent fusillés (il me semble, et en tous cas tout ce qu'il y a de plus mort, M O R T S. 
Et, Alphonse, en réchappa... 


Est-ce que je vais vraiment lire Mon Cœur Tout Seul Ne Suffit Pas ?  Oui. 

Je ne vous parle pas du tout de Millénium qui m'est tombé dessus, parce que il faut terminer Vernon Subutex qui se lit tranquillement en même temps que Soumission et deux ou 3 autres Livres et articles sur le Grill. 

Et un Homme Glacé en réserve  : 


BA, de Didier ACKER

On en reparle ?

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