dimanche 18 décembre 2016

De Facto

1 - Les mécanismes sont. Tu es. Vous faites partie du même environnement. Ça existe ensemble de façon indissociable. Ce qui ne veut pas dire inévitable : on peut prendre conscience de cet état et tenter de l'amender.

Repérer les mécanismes, les voir est aussi une bonne façon de pouvoir s'en dissocier. En même temps c'est un poste d'observation à hautes tensions.


2 - Comprendre implique savoir, consciemment ET inconsciemment. Cette compréhension et le fait qu'elle se bâtisse en continu implique bien entendu que tu sois et acteur et théâtre.

La compréhension ne sert peut-être à rien : tu comprends mais comme tout change, si tu es vraiment là tu ne te sers plus de l'acquis. Ce qui est engrammé se délite, se défait, les distorsions explosent et tu obtiens l'essentiel, le vrai contact

3 - L'inconnu n'est pas ce que tu ne connais pas, c'est juste ce que tu n'as pas encore compris tout en étant en mesure de l'envisager. Ce que je veux dire c'est que tu sais qu'il y a des choses que tu ne connais pas. Tu les vois. Mais, les voyant, tu sais que tu es en mesure de pouvoir les comprendre.

Ce qui est inconnu est ce qui est inconnu : c'est ouvrir, be open, c'est sans attente, quand tu peut-être sans aucunes attentes vis à vis de quoi que ce soit et que tu prends ce qui vient à toi, tu peux t'attendre à 1000 surprises ou peu être rien : tu ne sais pas, tu est chasseur, guetteur, tu es attentif à ce qui va se produire en tout et là : tu ne sais toujours rien. C'est à ce moment-là que quelque chose d'important peut se produire. et peu importe si c'est bien ou mal. Il ne s'agit pas de se faire mal ou d'être dans la douleur, volontairement, ni même d'accepter d'être malmené. C'est à partir du moment ou tu peux accorder ton attention aussi à la souffrance, si elle est là, que les cadeaux d'une ultime beauté, parfois très simples peuvent arriver jusqu'à toi.

4 - L'inconnu est très différent de la vraie surprise: l'inattendu. La rencontre avec ce qui est sur le moment inconnaissable.

L'inconnu et l’inattendu flirtent quelque peu pourtant. Les jeux de paroles et de textes n'ont presque plus de sens non plus. L'accès réel est multiple et si tu en as déjà exploré quelques uns des plus merveilleux, le plus important est que tu ne sais pas ce qui peut advenir. C'est l'attention qui va te mener vers. Parfois vers rien du tout et cela tu ne peux pas le savoir à l'avance, parce que tu ne sais rien de ce qui peut se produire. Malgré l'analyse des prospectives. Bien qu'on puisse frôler et arriver à des concepts plus ou moins attendus et possibles. Quand tu ne t'attends à rien : tout peut vraiment s'ouvrir au maximum des possibilités. Lesquelles arriveront : tu ne sais jamais. Ce n'est pas exactement une question de volonté. Car la volonté serait comme reliée à la tentation du contrôle et le fait de faire des efforts pour arriver à ce qu'on veut. Néanmoins, les efforts restent nécessaires.

5 - Pour moi, un happening, c'est l'expression de la réalisation du moment où l'inconnaissable devient compréhensible. C'est l'expression d'un instantané personnel, intime, et, étymologiquement, transcendantal.

OUI. Pour, seulement ce que j'en connais aujourd'hui. Demain qui sait ?

6 - Cet instant n'est pas une singularité qui commence par se nourrir d'elle même puis du reste de la causalité. Cet instant est le fondement d'une remise en question personnelle et fondamentale.

Pas nécessairement, je crois. En même temps si tu ne cherches pas et ne te mets pas dans la capacité d'accueil à ce qui arrive à toi... Les causes ne s'effacent pas. Parfois la remise en question personnelle et fondamentale n'est même pas nécessaire : nous ne le choisissons pas. Mais si tu ne provoque pas, tu ne risques rien, à aucuns niveaux. Et si tu ne peux pas risquer, le voir. C'est pourquoi nous devons nous réjouir de toutes nos erreurs, de toutes nos relations manquées, de cet ami perdu : car tout est là pour nous. Merci pour cette séparation, merci d'être séparé de quelqu'un qu'on a profondément aimé.

7 - Je suis intimement convaincu que certaines expériences ne peuvent être partagées (et partant intégrées) que par ceux qui les ont vécues. On peut tenter de faire sentir, de faire ressentir, d'approcher, mais ça reste loin de la réalité personnelle. Pour ne pas dire fondamentalement différent.
Ça peut te fournir un cadre qui te permet de faire passer certaines expériences de la surprise à au connaissable, mais sans aucune garantie. En d'autres mots : à la limite, on ne peut partager significativement que sur la base d'une expérience commune. Faute de, on ne peut que partager ses peurs.

Même si tu as partagé un moment en commun il ne peut être le même, à moins d'être complètement branché sur la même prise. Dans la présence tu t’abandonnes exactement à ce qui peut advenir. De façon collective beaucoup sont tentés de se raccrocher ensemble sur ce qui peut être violent, faire violence et encore plus sur les peurs multiples et là colère : ensemble ou seul la peur si elle doit être éprouvée peut amener à ce que tu sois ensuite dans cet état de présence en toi même et aussi collectivement, parce que tout est collectif. De facto.

Collage, participation fortuite d'Albain de Saint-Martin

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire