dimanche 25 octobre 2015

Just Kids, Folio 5438.

En fait rien ne se passe comme je le voulais. Ce n'est pas une habitude, c'est. Comme ça, ça vient et ça va. Quelqu'un avec qui j'ai porté des lunettes noires en fumant, le long d'un canal, déambulé. Dans des lieux sombres et musicaux, traversé une ville en long en large et en travers, en tous sens, à toutes heures. Échangé autant qu'on puisse, quelqu'un qui à eu un, je ne sais pas, quelqu'un qui a compté, qu'on oubliera pas, sur qui on n'a pas fait de croix mais qui n'est plus là depuis longtemps parce que la vie fait cela, que tu suis ton chemin, que ce n'est pas contre qui que ce soit mais, que parfois tu prends un autre cours, tu traverses un ru, tu franchis une montagne, tu te noies dans la boue, tu t'es relevé, tu retraverses de grands moments joyeux, et tu te casses encore un peu la gueule, et les autres, ceux d'avant, tu les as présent en toi et pour tout, et parfois, ils se manifestent. Et tout à coup il te tombe quelque chose qui tombe à cœur, et non à pic, les larmes au bords des yeux pour l'émotion et le plaisir, exactement. A envoyé, Just Kids, Folio 5438.


Ma mère m'a appris à prier; elle m'a enseigné la prière que sa mère lui avait apprise. Maintenant que je vais dormir, que le seigneur veille sur mon âme. A la tombée de la nuit je m'agenouillais devant mon petit lit, et debout derrière moi, elle m'écoutait réciter après elle, avec une éternelle cigarette. Je ne désirais rien tant que dire mes prières, mais c'est mots me troublaient et je la harcelais de questions. Qu'est-ce que l'âme ? De quelle couleur est-elle ? Je craignais que mon âme ne me fasse le tour pendable de s'échapper pendant mon sommeil et ne jamais revenir. Je faisais de mon mieux pour ne pas m'endormir, afin de la garder à sa place, à l'intérieur de moi.

Quand ça devenait un peu trop dur, je retournais au pratt, ou je pouvais tomber sur une connaissance qui me laisserait prendre une douche et une bonne nuit de sommeil. Ou bien je dormais dans un hall, près d'une porte familière. Ce n'étais pas la joie mais je me répétais ces mots : " Je suis libre", je suis libre", comme un mantra. Au bout de plusieurs jours, toutefois, c'était mon autre mantra " J'ai faim, J'ai faim", qui avait tendance à prendre le dessus. Je ne m'en faisais pas pour autant Tout ce qu'il me fallait c'était un coup de veine, et il n'était pas question de laisser tomber. je traînais ma valise écossaise d'un perron à l'autre tachant de ne pas user mes hôtes récalcitrants. C'était l'été de la mort de Coltrane.





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