Où Pinocchio, Nez en l'air à peine sorti de l'œuf et fort
de trouver un repas, fût frappé des tourments de la faim qui lui
remontait le long de l'échine pour se perdre à mi-chemin dans l'estomac. Cet
estomac le tirait encore jusqu'aux talons, l'amenant à chercher ce qu'il pourrait
avaler et de marcher rapidement en tous sens pour se jeter sur la moindre
miette. Cette idée de faim redescendit enfin al dente jusqu'aux pieds, et notre
pantin enfin en tête à tête avec les poubelles, c'est à dire Pinocchio, comme
les loups lorsqu'ils sont tenaillés par une faim longue comme un jour sans
rien, sur la touche, sentit le vent effleurer son âme, pour la première fois.
Le grillon lui revint à l'esprit et tombé des nues , notre petit pantin tout à
sa question surprit un œuf providentiel qui se tenait au sol, limité de ne
pouvoir encore éclore depuis cette maison de naissance. Et qui, d'imaginer cet
œuf en mouillette, soit alors comme omelette, ou bien peut-être poché ?
Sans attendre Pinocchio fit chauffer la marmite,
bien grande pour ce bel œuf qu'il voulut alors se faire sur le plat, un œuf qui
ne l'entendait pas de cette oreille, aussi choisit-il de sauver sa vie et éclot
avec éclat immédiatement après que Pinocchio lui eût cassé la coquille pour le
manger.
Qui de l'œuf ou de Pinocchio fût le plus heureux,
une question que personne ne se posa alors que le petit poussin apte à vivre sa
vie en toute indépendance s'envola sous le ciel de tristesse qui assombrit
notre Pinocchio, apprenti fort peu paramétré pour voir plus loin que le bout de
son Nez.
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